mardi 29 mai 2012

La Ferme des Animaux - George Orwell

Voici un classique du genre ( court 135 pages ). Reste à  savoir lequel : caricature, pamphlet ? 

Le mythe de la ferme détourné en une satire du stalinisme, une fable animalière excellente , douloureuse, navrante, atterrante dans laquelle des animaux représentent des figures de l'histoire fondatrice de l'ex U.R.S.S.
Non mais j'avais envie de dire aux animaux, " oh arrêtez vous là , vous ne voyez pas que les cochons abusent de vous ?"

je ne sais pas qui du Cheval Malabar ou des moutons est le plus agaçant.
J'ai particulièrement apprécié l'opposition entre Boule de Neige et Napoléon. J'aurais bien aimé savoir ce que devient le premier.

George Orwell est né en 1903 , mort en 1950. Une vie brève mais intense. Il a quelque chose aussi de l'écrivain maudit en ayant du mal à faire publier la plupart de ses romans à cause de ses partis pris. Avec Huxley, il a produit à mes yeux les plus redoutables roman des sciences de l'imaginaire, tellement prescients.
citation :

Napoléon, suivi  de ses molosses, escaladait maintenant l'aire sur-élévée du plancher d'où Sage l'Ancien, naguère, avait prononcé son discours. Il annonça que dorénavant il ne se tiendrait plus d' assemblée du dimanche matin. Elles ne servaient  à rien, déclara t-il - pure perte de temps. A l'avenir, toutes les questions relatives à la gestion de la ferme seraient tranchées par un comité de cochons, sous sa propre résidence. Le comité se réunirait en séances privées, après quoi les décisions seraient communiquées aux autres animaux. On continuerait de se rassembler le dimanche matin pour le salut au drapeau, chanter " Bêtes d' Angleterre" et recevoir les consignes. mais les débats publics étaient abolis.

vendredi 25 mai 2012

les 12 d'Ys

Un challenge, vrai défi :

12 catégories, un auteur à choisir dans chaque catégorie à lire avant le 12/12/12, c'est encore faisable, une chronique à publier le 12 ou le 21 de chaque mois : allez on se motive, j'en ai déjà trouvé un dans ma PàL !

Les 12 d' Ys

jeudi 24 mai 2012

Le Ventre de l' Atlantique - Fatou Diome




Une pause dans ma lecture de littérature de l'imaginaire, rarement tendre la réalité rattrape la fiction même quand elle prend l'aspect de conte africain. Car c'est bien ainsi que Salie, la narratrice, raconte son enfance sur une l'île du Sénégal, puis son départ pour la ville afin d'étudier et son mariage avec un français, son divorce. Mais sa vie se raconte en filigrane à travers de celle de son frère Madické, joueur de foot passionné rêvant de partir pratiquer dans un club français ( alors que même son idole est italienne ) et celle de son professeur Ndétaré, ou l'homme de Barbès ayant fait une illusoire fortune en France ou encore la carrière sportive avortée de Moussa et surtout celle des femmes délaissées par un conjoint polygame ou mettant au monde un enfant illégitime. Car les contes il y a ceux qui se finissent bien et il y a tous les autres. L'auteure présente le poids de la tradition africaine - polygamisme, l'absence de contraception, les marabouts, la non-place de la femme-mère et la position complexe de celui/celle qui a immigré/e qui se doit d'avoir réussi (mais à quel prix ?) dans un pays loin d'être à la hauteur de tous les espoirs, à  travers une écriture incisive et sans larmoiement alors que le lecteur peut être atterré de certaines situations sans culpabilité.

j'ai aimé: Le ton de la narration entre humour et cynisme, la description des situations. je n'hésiterais pas à lire d'autres romans de l'auteure.
j'ai moins aimé : je ne suis pas fan de foot alors j'ai trouvé les passages
concernés un peu longuets

Citations :

Mais il faut savoir tisser le vent pour tresser une laisse aux mots.

L’ailleurs m’attire car, vierge de mon histoire, il ne me juge pas sur les bases des erreurs de mon destin, mais en fonction de ce que j’ai choisi d’être

mercredi 23 mai 2012

Semoy 2012






L'association Les Orléonautes organisera
la 39ème Convention nationale française de Science-Fiction
du 23 au 26 août 2012 à Semoy (banlieue d'Orléans)
                                            http://www.semoy2012.fr

dimanche 20 mai 2012

Avance Rapide - Michael Marshall Smith


Dépot légal : 1998
Nombre de pages : 318


Voici aujourd'hui une petite chronique sur une bien agréable surprise, un roman  de la catégorie littérature de l'imaginaire, plutôt cyberpunk, qui reprend la trame de l'enquête policière sans en être une à proprement parler.

Alors quand j'écris cyberpunk, il faut comprendre qu'il s'agit d'un monde imaginaire avec des curiosités technologiques comme un modificateur de gravité ( un Gravbenda), un Nipvalet qui s'assure des tenues vestimentaires de son possesseur, des ascenseurs causants et rebelles, des murs coopératifs aux couleurs changeantes ( liste non exhaustive ).
Mais il s'agit aussi d'un roman plus psychologique que ce qu'il en a l'air aux premiers abords.


Un petit peu de l'histoire mais je ne veux pas non plus spolier un potentiel lecteur  du plaisir de la découverte ( j'ai d'ailleurs découvert la balise [spoiler] qui sert à masquer un récit pour éviter ce désagrément).

Stark, vivant dans un monde communautariste où chaque quartier est séparé par une frontière physique et à ses règles spécifiques,  est chargé par une amie de longue date, Zenda, de retrouver un de ses collègues de travail, Alkland, haut placé dans la hiérarchie du quartier du " Centre Action". Cette enquête  va nous mener dans le Jeamland, le monde où se déroule l'inconscient avec ses rêves et ses cauchemars ( surtout les cauchemars ) et révéler qu'elle est la véritable activité de Stark pour aboutir dans le quartier "Chat".Car les chats ont leur rôle à jouer, voilà qui aurait pu plaire à Heinlein, Robert de son prénom.

Le roman ressemble à un écrit de migraineux dans le goût d'Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll et la limite entre la réalité et l'imaginaire n'est pas fine mais imbriquée.  
Il se déroule en trois temps avec un dénouement qui permettra au lecteur d'obtenir les réponses aux mystérieux propos de Stark qui ponctuent le récit.

Quelques belles phrases impromptues résonnant comme des oxymores dans l'univers improbable dans lequel dérive le narrateur révélant que le texte reste écrit sur un  ton certainement humoristique voire franchement cynique, sordide et gore dans la dernière partie dans l'inspiration de l' Enfer de Dante, peut être.

L'enfer de Dante

Quelques citations
 
j'ai conseillé à l'appartement d'être sage et je suis sorti.

L'ordinateur coordinateur des couleurs des rues se déclarait ravi d'avoir collaboré avec mon pantalon.

Tous les visages disent quelque chose. Avec le mien, on est obligé d'admirer la force de mes convictions.

Je suis tombé, je me suis relevé, chaque pas étant comme l'annonce de la mort d'un être aimé.

Ce livre a été lu dans le cadre des lectures mensuelles du Cercle d' Atuan

mardi 15 mai 2012

L'orgueil des Lyon - Anne Mac Caffrey -Challenge Anne Mac Caffrey



Dans le cadre du challenge Ann Mac Caffrey lancé par le Traqueur Stellaire, j'ai la joie de vous annoncer que j'ai fini le premier roman  à savoir " L'orgueil des Lyon". Alors il faut savoir que j'avais dans ma bibliothèque cinq romans de l'auteure, "Les Renégats de Pern" que je ne souhaitais pas lire car il est inclu dans la saga "La ballade de Pern", plutôt vers la fin, et  la saga " Le vol de Pegase " constituée de  quatre volumes. ( enfin j'ai une intégrale de 4 volumes ). Donc il me manque un livre. Et en passant à la bibliothèque municipale, je tombe devant "L'orgueil des Lyon". chouette alors, je ne lis surtout pas la quatrième de couverture, j'embarque le pavé. En plus, quel plaisir de reconnaître la couverture "métallisée" de la collection Présence du Futur des éditions Denoel!

Vous n'aurez d'ailleurs pas de photo, car je n'en ai pas faite, c'est dommage car je ne trouve pas d'exemplaire sur le net non plus dans précisément cette collection.

Donc, après avoir lu tout le roman, je me suis évidemment aperçu, dès le début en fait, qu'il s'agissait d'un moultième exemplaire du Vol de Pégase. Pour ma veine, le volume se lit très très bien sans avoir lu aucun des autres tomes, car il s'agit en fait du sixième tome tout de même. Il en existe un septième, "la Tour et la Ruche" dont je me doute de quoi il s'agit. D'ailleurs passés les deux premiers, les autres volumes sont introuvables neufs ou presque.

"L'orgueil des Lyon" est donc un space opéra. un vrai, tout se passe quasiment dans l'espace, dans des vaisseaux spatiaux. Qui sont les Lyon ? ce sont des humains doués de la capacité de téléportation, dont celle de vaisseaux, voire de pré-science et d'une empathie extrême permettant de soigner des espèces extra-terrestres.
La téléportation les rend capables de se déplacer eux-mêmes ou des objets de gros volumes. Alors oui, je sais je sais.. Evidemment, téléportation.. pré-science.. allez hop osons la "Guilde des Navigateurs" dans Dune. Bon au moins les Lyon et les familles consorts ne sont pas obligés de se shooter avec n'importe quoi. 

Pour le petit résumé, les humains sont confrontés à l' Essaim. Ce dernier est une forme intelligente d' E.T, ressemblant à des insectes, qui colonise des planètes, les épuise puis s'en va conquérir d'autres mondes. Jusqu'aux jours où il rencontre les humains qui le mettent en déroute sans pertes, exploits qui peut se faire grâce aux Doués, des jeunes gens pour certains à peine sortis de l'enfance. L'enjeu de ce sixième Opus est de savoir ce qui motive l' Essaim, mais quel est donc son dessin ? Nos doués vont donc participer avec l'armée à la capture d'une " Mante", à son étude, à la capture de vaisseau E.T. et à la compréhension de son fonctionnement. Ils vont rencontrer des difficultés très terre à terre : la jalousie de certains militaires, le racisme envers les d'nis . créatures intelligentes alliées des humains dans la chasse aux " Ruches", et la psychologie D'nis n'est pas triste non plus ( dans le genre, j'vais tout péter ...). je n'en dis pas plus.

j'ai aimé : le roman se lit bien, il est bien ficelé, et puis c'est un space opéra, M. Spock, téléportation, morbleu ! j'ai passé un bon moment et je me suis empressée de chercher les volumes qui me manquaient.

j'ai moins aimé : les noms des protagonistes se ressemblent, j'ai eu quelques difficultés à m'y retrouver. Ischian, Thian, Damia, Zara Asia..et les Mrdini ont des noms composés que de consonnes lbg, drg.. pas tout le temps facile à suivre. Après l'ensemble n'est peut être pas assez résistants, trop linéaire, trop facile mais bon un bouquin ce n'est pas forcément pour tout le temps se prendre la tête.

et parce que je n'ai pas pu m'en empêcher :




samedi 5 mai 2012

Hauteville House - Duval, Gioux, Quet, Beau.



Je profite de ce 5 mai pour vous parler d'un BD, Hauteville House. C'est tout à fait fortuit mais une de ces coïncidences qui laissent penser que le hasard n'existe pas, quasi doctrine des Témoins de Jehova, qui sont passés discuter des choses divines ce matin. Je m'égare, le rapport entre le 5 mai et cette BD ?

Et bien, le récit se déroule au Mexique en 1864 sous l' Archiduc Maximilien d'Autriche, dit Maximilien Ier du Mexique, ( frère de l' Empereur François Joseph Ier ), qui avait été propulsé en Amérique Centrale pendant la période des expéditions du Mexique sous Napoléon III, neveu du Bonaparte, qui profite alors que les américains soient embourbés dans la guerre de sécession pour essayer de leur faire un enfant dans le dos.
François Joseph Ier ca ne vous dit rien, mais si mais si, pensez à ça. C'est l' autrichien, pardon l'Empereur d' Autriche dont les troupes avaient envahies la Lombardie et Milan ( la campagne d' Italie ), "Solférino" n'est pas qu'une station de métro parisien mais la ville où ses troupes sont battues par celles de Napoléon III et du roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel II,  c'est aussi l'époux de Sissi et l'oncle de François Ferdinand qui sera assassiné à Sarajevo en 1914. Oui je sais, c'est le foutoir à cette époque.

Donc notre action se situe dans cette période trouble - où Maximilien est expédié au Mexique contre beaucoup d'argent et avec renoncement à la couronne d' Autriche ( chercher le cadeau empoisonné ) - dans une ambiance steampunk - mystère de l'ouest et boule de gomme avec des machines improbables, des mystères à la Adèle Blanc-Sec, intrigues et automates en perspectives. 
 Notre héro de nom de code Gavroche appartenant  à une organisation secrète composée de républicains opposés, ceci va de sens, à l'Empereur Napoléon III , doit  découvrir où se cache une arme redoutable inventée par les Mayas avant les sbires de l' Empire. Le siège de cette organisation est sur l'île de Guernesey dans la maison de Hauteville où  était exilé Victor Hugo. 
Tout d'abord, et bien il doit.... et bien je ne le dirais pas, il faut le lire. L'histoire n'est pas linéaire et utilise une imbrication, une mise en abyme, intéressante  et l'on voyage pas mal en bateau, en dirigeable, en véhicule motorisé, à cheval, les femmes sont fatales, intrigantes, sages mais toujours aventureuses comme Lara Croft et bien sûr traîtresses, enfin agent double dans le langage des agents secrets.
( attention c'est très sage, je n'ai pas croisé Amiante ).



Il y a 8 volumes, je n'ai lu que les deux premiers pour le moment, la saga n'est pas encore terminée, et le dernier volumes est sortie en mars 2012, la série tourne donc bien et est éditée chez Delcourt. La colorisation est impeccable, le graphisme manque parfois d'expression mais je n'ai jamais confondu les personnages mésaventure rencontrée dans " les cartographes" car les traits des protagonistes sont tous bien distincts.

Et le 5 mai  1862 (Cinco de mayo )... Je n'avais pas oublié, c'est juste pour savoir si vous suiviez. C'est  le jour durant lequel les troupes de Maximilien ont été battues par les forces mexicaines une première fois, mais pas vaincues, au Mexique. Maximilien finit par être exécuté en 1867.

Maximilien Ier du Mexique