vendredi 31 août 2012

La Rowane - Anne McCaffrey

Et bien vous avez cru que je n’arrivais pas au bout du challenge ? Bah voilà gniark gniark, j'y suis. Juste que j'ai dû m'absenter quelques jours sans la possibilité de poster, donc ce soir, ce sont deux chroniques pour le prix d'une.

Comme ma lecture de la saga des Doués a été aussi organisée qu'une certaine intégrale, je lis le troisième tome après avoir lu le 6 et 7et le 1, 2. Cela n'a pas beaucoup d'importance, les volumes étant indépendants les uns des autres avec des petits clins tout de même rappelant qu'ils appartiennent tous à la même saga.

Alors ce troisième livre de la saga nous place cette fois-ci dans l'espace, une space-opéra ( ou planet ? mais foi ... ) pas désagréable à lire puisque nous y partageons la vie de La Rowane que je connaissais déjà car elle est présente par la suite. D'ailleurs je me demandais pourquoi elle était appelée la Rowane ( c'est moche, non ?), et bien le pourquoi du comment est dans ce volume mais je ne vous dirais pas, non mais. Donc nous allons suivre la vie de cette petite fille orpheline qui deviendra une des plus puissantes Doués de sa période      ( avec Jeff Raven, futur Méta de la Terre ) et qui donneront naissance à tous plein de petits dont nous connaîtrons les péripéties dans les autres volumes. Du coup comme l'auteure s'est essentiellement concentrée sur le seul personnage de La Rowane, la psychologie de ce genre d'individu est bien décrite avec en prime un petit fond de prophétie, certains doués semblant aussi être capables de remonter d'outre-tombe. ( brrrr)
Si il y a des passages intéressants, j'ai quand même trouvé l'ensemble un peu gnan-gnan, un petit coté Candy et le prince charmant.
Le tout est relevé par l'apparition des coléoptères contre lesquels l'humanité luttera jusqu'au tome 7, au moins.






Mes lectures pour le challenge :

Saga le Vol de Pégase :

Le galop d' Essai
Le Bond Vers l'Infini
La Rowane
Damia
Les enfants de Damia
L'Orgueil des Lyon
La Tour et la Ruche





Le Bond Vers l'Infini - de Anne McCaffrey

Alors, ouf, ouf, ouf, plein de ouf, car il a fallu que j'entame ce quatrième tome(le second chronologiquement )  de la saga des Doués pour enfin tomber sur un très bon titre. J'en suis ravie car je m'étais avoué que je m'en arrêterais là si ce titre ne me convainquait pas.

L'histoire : Tirla est une enfant illégale des Linéaires qui a survécu en usurpant un temps l'identité de son frère disparu. Elle a la capacité de comprendre toutes les langues. Détectée au cours d'une émeute, elle participera au démantèlement d'un réseau de commerce d'enfants. Peter, est un Doué télékinésique paraplégique qui, lui,  participera activement à l’achèvement de la première plate-forme spatiale. Ils feront leur premier pas de Doués ensemble.

Donc, seuls deux personnages tiennent le haut du panier, deux adolescents, et en plus, Dorothea, la petite fille "du galop d' Essai"  maintenant  une grand-mère participe à leur épanouissment Leurs histoires s'enchevêtrent à travers une enquête policière bien menée sans être exceptionnelle. Les liens en filigrane m'ont toujours plus dans les romans. une petite référence à droite,  à gauche comme des clins d’œil au lecteur, un peu une voix " je voulais savoir si vous suiviez".
En plus, l'aspect de la terre, son économie sont doucement dévoilés. Il est possible de découvrir le monde des Linéaires, des indigents en fait, et les dômes des priviligiés sans parler des Doués qui vivent sur la propriété de Henner, dans la verdure devenue un luxe.

Anne McCaffrey nous entraîne donc dans un monde à bout de course, surpeuplé avec son économie parallèle, ses odieux trafics d'enfants mais où aussi  l'humanité tend les yeux vers les étoiles. Je crois que l'on peut parler d'une espèce d'anticipation sociale, pas des plus réjouissantes. Sinon il s'agit d'un roman de transition dans la saga, du passage de la Terre vers les étoiles, l'explication de la motivation de la diaspora de l'espèce humainedans l'univers.




dimanche 26 août 2012

Semoy 2012 - C'est fini




Voilà la dernière Convention de Science Fiction et de Fantasy françaises  a normalement fermée ses portes depuis quelques heures. 
J'ai pu assister aux conférences de vendredi soir sur l'exobiologie ( Marylène Bertrand CNRS Orléans )  et la découverte des exoplanètes ( Franck Selsis CNRS Bordeaux ).
J'ai été un peu surprise quant en  matière de biologie, l'avancée des connaissances sur  l'apparition de la vie semble être restée en statu quo depuis ces vingt dernières années. En effet les données présentées pendant la conf ne me semblent pas différentes de celles qui étaient enseignées dans les universités au début des années 90. Hormis peut être les questions se sont affinées puisque la cible porte maintenant de savoir si la vie est apparue à partir d'éléments moléculaires simples qui ont établi très rapidement des interactions entre eux ou à l'inverse  à partir d'éléments déjà complexifiés qui pour continuer à évoluer ont constitué des interactions complexes.

Enfin la théorie selon laquelle la complexité des organismes est liée  au temps - d'abord des archées puis des procaryotes puis des eucaryotes et des multicellulaires ( datées à 600 millions d'années pour les plus vieux )- est remise en cause par la découverte d'organismes pluricellulaires ( enfin des fossiles bien sûr )  au Gabon vieux de 2.1 milliards d'années ( oups ). Ici

Ensuite la deuxième partie était consacrée à la présentation des progrès des découvertes des planètes gravitant autour d'étoiles autres donc que notre Soleil - les Exoplanètes - et donc la recherche de celles qui présenteraient les mêmes caractéristiques que la nôtre. Là les avancées sont abondantes depuis les années 90, j'imagine que cette évolution des connaissances correspond à celles des progrès technologiques et donc des appareils de détection spectrophotomètres et autres télescopes Hubbles ( rien que ça ), à celles de nouvelles méthodologies de recherche telles que celles du transit planétaire ou des vitesses radiales. Alors n'étant pas de la partie, tout au moins mes connaissances se limitant à peu près à celles des romans de Hard SF, j'ai été ravie d'entendre que les différentes configurations décrites dans la litératures existent : système à trois soleils, deux soleils, tiens même celui-ci.




Et bien sûr maintenant un grand nombre d'exoplanètes ont été découvertes, tout d'abord des géantes très proches de leur soleil, les Jupiter chauds puis bien d'autres de dimensions plus comparables  à notre Terre.
 Il est remarquable, si j'ai bien suivi, que notre système est le seul ( pour le moment ) à présenter une organisation de planètes telluriques puis de géantes gazeuses.
Ensuite une myriade de découvertes, grâce entre au télescope Kepler,  ont suivi mais comment savoir si l'un de ces rochers contient de la vie ? Il s'agit ensuite de sélectionner des planètes recevant la même quantité de rayonnement de son étoile que notre planète et qui a pu rester dans une fenêtre compatible avec la vie assez longtemps pour que des organismes puissent s'y développer. Il est remarquable que Mars et Vénus n'ont jamais été dans ces conditions favorables contrairement à la Terre.
Enfin il faudrait pouvoir observer les signatures spécifiques à la vie car notre planète, vue de l'espace lointain, émet un rayonnement unique lié à son activité géologique et à la présence de vie intiment liée son atmosphère oxygéné.

En conclusion, il semblerait que la vie soit hautement probable si elle trouve des conditions favorables à son apparition qui sont elles hautement improbables.

Au final,  je suis revenue  à la convention dimanche, où j'ai pu assister à la conférence sur la littérature de jeunesse animée entre autre par Christian Grenier et Alain Grousset et rencontrer des auteurs, comme Geneviève Breuil, qui, comme elle l'écrit sur son blog, aime bien discuter avec de parfaits inconnus. Ensuite j'ai papoté avec Adeline Neetesonne que j'avais découvert sur Rêves et Cris de la chaîne Nolife. Hélas j'ai dû quitter la convention pour cause de bébé fiévreux, c'est bien dommage car j'aurais bien annoncé à Charlotte Bousquet que son livre Matricia est nominable ( tiens un mot abominable meuh non néologisme ) au prix Planète SF des blogueurs 2012. J'ai aussi manqué Laurent Whale qui était déjà reparti.
J'aurais bien demandé à Manchu de faire une planète Poum-Poum à mon petiot mais lui préférait prendre un biberon guérisseur.

Bien sûr j'ai fait quelques frais... dédicacés.

L'année prochaine, la convention aura lieu à Aubenas.

vendredi 24 août 2012

C'est en ce moment !



www.semoy2012.fr
 La 39ème Convention Nationale française de Science-Fiction et la 2ème Convention de Fantasy sont déclarées ouvertes.

Hommage particulier à Roland C Wagner qui nous a quitté le 05 août dernier.

Avec la disparition de Roland C.Wagner, la science-fiction française vient de perdre l’une de ses plus grandes plumes et l’un de ses plus grands hommes…
Le chagrin n’épargne pas les Orléonautes, qui se joignent à toutes les voix qui s’élèvent pour apporter leur soutien et leurs sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Ce que nous laisse Roland, ce n’est pas qu’une œuvre, mais aussi le souvenir d'un regard vif, d'un sourire contagieux,  d'un goût de la musique, de la provocation, de la liberté, de la vie… un état d’esprit.

La recette de la vente aux enchères du samedi soir sera entièrement reversée à la famille de Roland.

mardi 21 août 2012

Sur la plage de Chesil - Ian Mc Ewan

 Gallimard
149 pages, 2007
traduction de France Camus-Pichon


Généralement quand je choisis un livre à lire dans le cadre des Douze d' Ys, je prends un auteur qui n'a pas encore été lu. Néanmoins, là, ma bibliothèque ne me proposait que des titres de l'auteur sus-nommé. J'ai donc pris le moins épais, étant grave à la bourre. Et comme d'habitude avec Ys, je n'ai pas été déçu.

L'histoire : En 1962,  Edward Mayhew, historien,  fils d'instituteur et d'une mère artiste et Florence Ponting, violoniste, fille d'industriel et d'une mère intellectuelle s'aiment et se marient. Le roman débute le soir de la nuit de noces dans une vieille auberge.

Voici donc un titre éminemment psychologique causant de de la complexité de la relation parents-enfants dans le développement de l'affect et de la sexualité. Celle du jeune homme, brillant étudiant en histoire, est à la fois pressante, patiente et ignorante. celle de la jeune femme, plus chaste, distante, un peu vieille école. Même si il est question brièvement de préservatif, la pilule n'existe pas encore. Lui a fréquenté l'université de Londres, il aime le blues et les pubs, elle vit dans une école de musique. Tout semble les séparer. Leurs études, le milieu social dans lequel ils évoluent, et pourtant ce sera le coup de foudre à une réunion contre la bombe atomique. Nous sommes en 1962.

La narration emprunte le point de vue de chacun de personnages. Nous voyageons dans l'enfance et l'adolescence des protagonistes, comme autant de piste pour mener le lecteur au dénouement nous révélant un Edward pas si moderne et une Florence pas si conservatrice qu'elle voudrait nous faire croire. Et tout ça en seulement 148 pages.

mon avis : Le seul bémol est que j'ai du mal à croire qu'un tel mariage fut autorisé par les parents à cause de la différence de classe, car il y a clairement une mésalliance. Je ne crois guère aux contes de fées, si déjà il est difficile de parler de sexualité entre deux jeunes gens... Bon admettons, c'est peut être plus romantique comma ça, un petit côté Roméo et Juliette. Ensuite la faute incombe toujours aux mères et les pères sont si vertueux. un poil agaçant. Mais je ne vous en dirais pas plus, il faut le lire.

Citation :

Sans qu'il se l'avoue vraiment, la réserve de Florence s'accordait bien avec sa propre ignorance et son manque d'assurance ; une femme plus exigeante et sensuelle, plus "libérée", aurait pu le terrifier.






samedi 18 août 2012

Le Galop d'Essai - Anne Mac Caffrey


Il y a quelques années, j'ai eu la chance de tomber sur une intégrale de la saga des Doués. Tout du moins un coffret des quatre premiers livres puisque une suite de trois autres volumes existe.
D'après ce que je lis dans le bouquin, ce roman a été écrit en 1973 et le septième en 1999. Voici donc ma troisième contribution au challenge  Anne MacCaffrey du Traqueur Stellaire.

 L'histoire : suite  à un accident qu'il connaissait mais dont il avait oublié l'existence, le voyant Henry Darrow subit une opération du cerveau au cours de laquelle une nouvelle génération d'électro-
-encéphalogramme, habituellement réservée dans l'aéro-spatiale est utilisée. Cet appareil va mesurer une activité cérébrale particulière qui correspond au moment où le voyant a une vision. Les premiers pouvoirs psychiques sont démontrés. Henry Tuddow et son infirmière de femme, elle-même empathe, vont passer le reste de leur vie à découvrir des personnes capables de générer de tels particularités et leur trouver un gîte où tous pourront se regrouper.

Mon avis :  En fait l'histoire se déroule en deux parties dans un monde assez proche du notre : la première avec Henry Tuddow, la seconde avec Op Owen qui lui devra séduire les sénateurs pour pouvoir faire ratifier une loi qui permettra aux Doués de ne pas subir de  poursuites judiciaires dans le cadre de leurs activités. Le changement de personnage principal est assez curieux, enfin pourquoi pas. Après avoir lu la chaise métallique musicale, le trône de Fer, je ne suis pas plus à ce genre d'originalité près. Le lecteur découvre peu à peu les différents pouvoirs psychiques,  en particulier la précognition, la capacité à  retrouver des objets, la télépathie bien sûr, les empathes etc. L'essentiel du roman tournant  autour de la promulgation de cette loi et de la découverte de nouveaux doués qui se fait de deux façons : les naissances ( en particulier celle de Dorothea ) et les détections de personnes doués par tout un stratagème publicitaire et médiatique.

Je n'ai pas particulièrement été séduite par l’œuvre, un poil eugéniste, un poil pompeuse ( un problème de traduction peut être ? ), un poil cliché Beaucoup de personnages défilent sans que le lecteur puisse s'y attacher, Ce sont  d'ailleurs des défauts que j'avais trouvés sur les derniers volumes. J'ai eu souvent l'impression de voir une vieille série des années 60-70 avec des vieux raccords et des dialogues bidons. C'est dommage car l'idée n'est pas si mal, un bon filon mal exploité. D'autres ont fait mieux sur le thème.




dimanche 12 août 2012

L'Ensorcelée - Jules Amedée Barbey d 'Aurevilly

Nous sommes le douze, et le douze et le vingt et un, ce sont les jours des douze d' Ys. Alors j'ai choisi cette fois-ci un bouquin de la rubrique classique et j'ai sélectionné cet auteur du XIX que je ne connaissais pas du tout. Et, j'ai passé moment vraiment sympa contre toute attente, car je crains souvent de me barbey ferme de m'ennuyer avec ces vieux papiers. Anachronisme oblige, M Barbey se douterait-il que ses textes libres de droit seraient lus au XXI siècle sur un liseuse électronique ?

L'histoire : le narrateur doit traverser la lande de Lessay pour se rendre à La Haye du Puits. Cette lande est traître, il est facile de s'y perdre ou de se faire agresser. Par hasard il se fait accompagner d'un herbager et fermier, Maître Louis Tainnebouy qui lui conte l'histoire de l'amour impossible d'un prêtre chouan dévisagé, en expiation à Blanchelande, l'abbé de la Croix-Jugan et de la femme, Jeanne-Madelaine de Feuardent d'un autre éleveur, un "bleu", Thomas le Hardouay.

C'est un roman régionaliste qui se déroule dans le Cotentin, juste après les chouanneries, les guerres civiles de l'ouest,  les lieux existent vraiment mais l'histoire est une fiction.

Lessay (A) - La Haye du Puis ( B) -Blanchelande (C)
Ce qui est tout à fait appréciable et surprenant, c'est le glissement de la narration. Je ne sais pas quand l'effet a été employé dans la littérature mais là il est en tous les cas employé ici avec brio. Le narrateur donc parle à la première personne au début du récit tant qu'il s'adresse à Tainnebouy puis disparaît pour laisser la place à l'histoire. C'est vraiment étonnant et contribue à la réussite du roman. J'ai eu vraiment eu l'impression de rentrer dans la tête du conteur.
Abbaye de Blanchelande, à 4 km de La Haye du Puits
Bien sûr il n'est pas possible d'échapper au vieux français qui donne vraiment un côté ampoulé et désuet mais ça ne m'a pas été pénible du tout, au contraire cette caractéristique a très largement contribué au glissement dans l'esprit de l'époque et à capter les intentions du narrateur.
Contrairement à la longueur des phrases, ah, ca par contre, parfois un peu rebutante. Bon avec la liseuse,l'avantage réside dans la disponibilité du dictionnaire, pas d'excuses pour ne pas chercher les mots inconnus dans le dico, en deux clics c'est fait. Ce qui est apparu plus rébarbatif bien sûr est l'accentuation répétitive des positions de l'auteur mais après tout c'est au goût de chacun et je ne serais pas étonné que certains y trouvent
leur intérêt. Après il est irritant de lire que les gens ont telles ou telles vertus car ils sont issus de tel milieu social, et d'entendre parler de race. Enfin bon, une autre époque, au moins j'étais dans le bain et c'était le but de l'auteur, largement atteint.

C'est un roman plein de contradictions mais l'auteur n'en manquait pas. Il était profondément monarchique et catholique alors même qu'il avait une vie dissolue. De ce fait certains de ses titres ( les diaboliques ) ont été censurés, et du premier de grands littéraires comme Zola l'ont dédaigné. Mais surtout ce qui marquera le lecteur, c'est le soucis de la précision dans la façon dont est conté le récit et de rapporter la vie courante des autochtones : l'influence de la religion à un moment délicat de son histoire en France, les superstitions, les petites haines intestines. Les propos du fermier Tainnebouy, emprunt de régionalisme,  sont recoupés avec ceux d'un curé et de la Comtesse de Montsurvent, et tout ce qui ne peut s'expliquer relève alors du surnaturel. Car il ne faut pas si tromper : derrière ces airs sérieux, ce roman est du style fantastique.

citations :

C'était une femme dans la fleur mûrie de la jeunesse, active, courageuse, et de ce sens droit, perçant et supérieur, qu'on rencontre dans une grande quantité de femmes de Normandie, la terre classique de cette forte race de ménagères qui entendent si bien le gouvernement du logis.

Cet accident, fort commun en plaine, quand on n'a rien sous les yeux, dans le vide, ni arbre, ni buisson, ni butte, pour s'orienter et se diriger, les paysans l'expriment par un mot superstitieux et pittoresque. Ils disent du voyageur ainsi dévoyé qu'il a marché sur male herbe, et par là ils entendent quelque charme méchant et caché, dont l'idée les contente par le vague même de son mystère.

[...]Le gouvernement de tous par tous - ce qui est impossible et absurde - mais le gouvernement de tous par quelques-uns ce qui est possible, moral et intelligent.

 Scène de l'église avec Sophie Marceau dans chouans de Philippe de Broca.

vendredi 3 août 2012

La vie secrète et remarquable de Tink Puddah - Nick Dichario

Le premier roman de Nick Dichario. 322 p. publié en 2010 chez les éditions Télemaque en France, mars 2012 chez Gallimard.

Une histoire rare dans le style de la SF. D'ailleurs je ne sais pas vraiment dans quelle place lui attribuer. Lecture de l'imaginaire, c'est très bien comme ça. J'avais oublié que la SFFF, c'était aussi ce genre de texte : une discussion sur la nature de l'être humain.

Ce récit se déroule au XIX siècle, en Pennsylvanie. Des entités extra-terrestre vivant - comme des Physalies ( enfin c'est l'idée que j'en ai eu )  - dans l'Eauspace décident de s'individualiser et de devenir humain. Bien mal leur en prend, car ils sont tués à peine humaniser, et leur progéniture, Tink Puddah, adoptée par leur miséricordieux bourreau.
Tink dont il est difficile de savoir si il est enfant ou adulte, est difforme, de faible corpulence, bleu,  et pas exactement humain. Il s'exprime en reprenant son prénom ce qui laisse un effet sibyllin ou enfantin. Bien sûr avec de telles caractéristiques, notre anti-héro est confronté à l'injustice et à la xénophobie.



Mon avis : Il vaut mieux ne pas être rebuté par les questions de religion, un des personnages principaux étant un prédicateur et le livre est tout de même très spirituel. L'auteur arrive à reconstituer l'esprit du XIX américain, dur, puritain, religieux et pourtant d'une certaine façon, selon les personnages qui Tink croisent, ouvert à la différence. 

Citations

- Vos parents sont-ils des sauvages ?
- Qu'entendez vous par sauvages ?
- Primitifs. Vous ne croyez pas en Dieu. Pourquoi donc? Ne connaissez vous point le dieu des hommes, ni Jésus-Christ ? C'est cela , Vous ne savez pas ce qu'est la Résurrection ?
Ainsi donc, être sauvage signifiait ne pas croire en Dieu. Tink ne pensait pas que cette idée était juste.
- Je connais vos croyances. Mais Dieu n'existe pas. 
L'homme recula. Tink avait eu l'impression d'avoir était méchant. Il n'aurait pas dû dire ça.


Evangile selon St Jean chap 20 verset 27



S. Chrysostome : Jésus apparaît donc, et il n’attend plus que Thomas l’interroge, et pour lui montrer qu’il était présent lorsqu’il exprimait ses doutes aux autres disciples, il se sert des mêmes paroles. Il commence par lui faire les reproches qu’il méritait : « Il dit ensuite à Thomas : Portez ici votre doigt et considérez mes mains ; approchez aussi votre main et mettez-la dans mon côté. » Puis il l’instruit en ajoutant : « Et ne soyez plus incrédule, mais fidèle. » Vous voyez qu’ils étaient travaillés par le doute de l’incrédulité avant d’avoir reçu l’Esprit saint, mais ils furent ensuite affermis pour toujours dans la foi. Ce serait une question digne d’intérêt d’examiner comment un corps incorruptible pouvait porter la marque des clous, mais n’en soyez pas surpris, c’était un effet de la bonté du Sauveur qui voulait ainsi convaincre ses disciples que c’était bien lui qui avait été crucifié.

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