lundi 22 avril 2013

Permafrost - Stéphane Beauverger

A travers le Challenge de Lune, j'ai pu choisir une nouvelle chez ActuSF. J'ai donc sélectionné Permafrost de Stéphane Beauverger, auteur dont je souhaitais lire la prose depuis que je l'avais croisé à Semoy. Cette nouvelle est donc tombée à point nommé car je suis en pleine crise qui vaut l'incipit de ce blog.
Là où l'affaire se complique, c'est que j'ai clairement envie de lire d'autres livres de ce personnage maintenant, et maintenant ce n'est pas le moment !

Un petit mot sur la nouvelle, brève, efficace, tribale et rude, parfaite quand la fantasy moyen-ageuse vous sort par les trous de nez, un peu dans le goût de Alan Spade qui publie maintenant sous son patronyme.

Autrement la nouvelle se trouve dans ce recueil.


dimanche 14 avril 2013

Un Gars de l'Enfer - Arcadi et Boris Strougatski

Alors en choisissant les bouquins pour le challenge SFFF venue de l' Est, je ne m'étais pas aperçu que j'avais pris deux titres de mêmes auteurs très connus. J'avais surtout basé ma recherche les élément suivants,
- primo, je ne voulais pas de titre récent mais d'auteurs qui avaient connu la Guerre Froide,
 - deuxio je souhaitais éliminer les titres qui ont été exploités pour des scénarios  de jeux vidéos. Vilaine que je suis, j'ai refilé ceux-là à mon partenaire qui n'était absolument pas ravi donc vous n'aurez pas de résumé pour cause d'abandon.
- Tertio j'aurais voulu éviter les auteurs ( très )  célèbres dans cette catégorie mais alors c'est difficile d'y échapper,
- quatro je ne voulais pas de pavé, pas plus de 250 pages -300 pages.

Donc voilà un deuxième " Strougatski". Par contre, je ne regrette pas du tout mon choix de cochon pendu, car ce titre est vraiment excellent. Il est en plus très très différent du précédent, c'est vraiment incroyable , ces deux titres n'ont pas grand chose en commun. Le scénario met en valeur une mise en réseau des deux histoires mais sur le plan temporel, le récit semble se dérouler dans un futur lointain par rapport aux "Revenants" puisque les routes automouvantes sont HS, quand le lecteur averti sait ce qui les meût, il n'y a rien de bien rassurant et tout plein de petits indices amènent à penser que nous avons affaire là à un post-apo.

Le style même n'est pas comparable : le précédent était très optimiste, avec de nombreux personnages secondaires interéagissant entre eux et beaucoup de dialogue, à l'inverse celui-là est très introspectif et ne fait intervenir que peu de personnages, la paranoïa est omniprésente. Seul le thème du déracinement constitue une trame commune. Je pourrais le résumer ainsi : le paradis des uns est l'enfer des autres. Imaginez un soldat, un tueur d'élite en fait, qui est sauvé par d'autres hommes ayant un mode de vie totalement différent. Au lieu d'apprécier, le soldat, un "chat-guerrier", va faire tout ce qui lui est possible pour retourner à sa guerre même quand il lui est expliqué que son camp a perdu. Il s'agit là  d'un roman psychologique rondement mené avec un suspens bien tendu, je m'attendais au pire mais pas vraiment à cette fin-là qui reste ouverte.




Un Gars de l'Enfer publié chez Denoêl dans la collection Présence du Futur 190 pages.

vendredi 12 avril 2013

Les Revenants des Etoiles - A et B Strugatzki



Matez moi un peu ces belles collections. Certains de ces bouquins n'ont pas encore d' ISBN. Le premier que je vais vous présenter a été édité en 1963 par Hachette Librairie dans la collection " le rayon fantastique" et imprimé, scusez du peu, en Pologne. Incroyable non ?


 Il fleure bon la vieille bibliothèque et semble avoir été taillé au massicot. C'est mon précieux depuis son arrivée.

Une belle journée, une fusée le Taymir atterrit en catastrophe sur Terre. Atterrir le mot est dit, car ça fait bien longtemps que les D-fusées ne se posent plus mais restent en orbite. De cet atterrissage forcé sortent Serge Ivanovitch Kondratiev, bien amoché et qui commencera son séjour dans sa nouvelle vie à l'hôpital, et Gérard Slavin, tous deux partis en 2017, revenus en 2169.

Gérard peu à peu s'intégrait à ses descendants, pendant que Serge Ivanovitch Kondratiev, sur son lit d' hôpital écrirait un bon livre puisque Gérard en serait l'auteur.

Tout le roman repose sur la capacité d'adaptation des deux protagonistes à leur nouvel environnement. Ce n'est pas les nouveautés qui manquent comme les routes auto-mouvantes reliant les continents les uns aux autres, l'exploitation de Vénus, les transferts de l'esprit d'un savant agonisant dans une machine etc...Mais l'auteur ne se contente pas d'énumérer les promesses technologiques et les jours d'une économie meilleurs, il met en valeur à travers des dialogues enjoués toute la dimension humaine aussi bien affective qu'intellectuelle du déracinement. Ils rencontreront de tout : des femmes troublantes, des hommes humiliants - une administration euh comment dire.. administrative ! -  et heureusement des gens sympathiques car ce roman est extrêmement optimiste. De cet optimisme qui laissait espérer que le progrès serait la solution ultime pour atteindre le bonheur pour tous. C'est très symptomatique : les interlocuteurs sont tous des ingénieurs ou issus de professions techniques, ils sont la plupart joviale et confiant en l'avenir même lorsqu'il s'agit de découvrir une nouvelle forme d'intelligence, et enfin, qui mènera à une remise en question ne provenant pas que de nos revenants.

 Mais, Fossile cachexique que vous êtes, c'est tout simplement l'apothéose de la liberté, la libération de l'homme autrefois asservi aux pires besognes, et c'est aussi le triomphe de l'économie rationnelle.

C'est donc un roman court ( 226 pages ) mais extrêmement riche, plein d'humour, d'auto-dérision envers le monde de la recherche derrière parfois des aspects pointus Hard SF qui peuvent dérouter - sans le décourager- le lecteur assaisonné d'une connotation absurde qui m'a fait plus d'une fois penser à l' Ecume de jours de Boris Vian.
Plus, cerise sur la gâteau, une petite surprise  à la fin.

Vous êtes donc tout-puissants !