lundi 24 janvier 2011

Les oeuvres classiques, la classe !

Actuellement j'ai un faible pour les classiques. Je vais en fait remettre à jour ma culture littéraire. A l'époque où les enseignants essayaient de me les faire ingurgiter, c'était un peu la croix et la bannière. En discutant avec quelques connaissances, je me suis aperçu que celles-ci en avaient déduit que l'esprit d'opposition propre à l'adolescence empêchait d'apprécier les œuvres à leur juste mesure. En tombant sur " Mme Bovary " de Flaubert, et en le dégustant, je me suis esclaffé "que nenni, point d'opposition il s'agissait, mais bel est bien de maturité , de recul sur la vie ; une manque de vision de la complexité d'un couple et des codes de la société ". 
La mésalliance à 17 ans importe peu sauf par esprit de contradiction, ou, au contraire, par l'acceptation d'une position sociale, il ne faut pas décevoir grand-mamy. Autrement écrit, l'appréciation des codes d'une époque révolue, hop à la trappe, d'autant plus que j'avais bien du mal à intégrer ceux qui avaient cours dans le lycée.

Vingt années plus tard, Quelques années plus tard, je suis pris d'une envie en faisant les brocantes. Et je me jette sur tout un tas de bouquins qui sentent bon la vieille cave, le carton pourri, la crise d'asthme tant est si bien que je ne peux faire mentir le proverbe : euh une histoire de nombre d'année qui n'attend pas .. enfin bref. Voilà ma collection de références de la littérature française remise  à jour. J'ai donc commencé très fort, ici, puis je me suis jeté sur "Mme Bovary", et  "Un Coeur Simple" de Flaubert mais aussi "Boule de Suif" de Guy de Maupassant. Moi qui ne suis absolument pas cancan, ni magasines pipol, je me suis régalé de la société paysanne et bourgeoise mise à nue, étalée, exhibée, écartelée, déployée, décodée, défrichée par ces deux auteurs. D'ailleurs  si proches l'un de l'autre, qu'il est presque impossible de lire l'un sans l'autre. Si Flaubert peut paraître indigeste, les nouvelles de Maupassant sont comme des bonbons acidulés mais des reviens-y ( genre "têtes brûlées" ou "couilles de chameau"). Je n'ai pu m'empêcher de sourire derrière certains textes atroces de Maupassant comme "une vente", "le Rosier de Mme Husson" ou "la Maison Tellier", la description des individus et de leurs caractères amènent un sentiment d'ironie souvent dérangeant comme dans "Boule de Suif" et " lit 29" ( ou la prostituée et la maîtresse deviennent des victimes désignées par leur condition ) ou "Mme Bovary", dans lequel Emma est trompée par ses rêves pipol ou plus précisément par l'ennui de l'éducation traditionnelle que pouvait recevoir les filles au XIX dans les couvents. ( des histoires d'amant et d'aventure ou d'amants aventuriers ).

Déjà à l'époque, dire, même sous le couvert d'anonymat et de fiction, obligeaient des obséquieux consternés à envoyer Flaubert en correctionnel. Il ne faut pas railler les bonnes gens, surtout s'ils croient se reconnaître dans les romans. D'ailleurs la victimisation est toujours d'actualité et il est toujours possible de se faire lyncher socialement ou physiquement à cause de ses écrits.


Et donc pour conclure qu'écrire d'autre qu'il faudrait faire passer  à nos adolescents que les classiques c'est la description de la vie et de l'histoire répétée. ( Sûrement s'en moquent-ils et ils ont bien raison, ils n'ont pas 17 ans pour rien ), et comme Bettelheim présentait les contes comme des textes qui permettent aux enfants se construire, les romans s'adressent  à une population plus mature qui sait bien qu'un nombre remarquable de ses individus divorcera et aura de nombreux enfants au sein d'une famille recomposée.

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