mercredi 30 janvier 2013

Eléments - Adeline Neetesonne

Voici un roman sympathique qui se lit en deux coups de cuillère à pot ( 190 pages ) :

Le résumé  éditeur : Julia, Philippe, Amélie et Abdil vivent des existences dissemblables mais ordinaires, chacun ayant un pouvoir qui lui est propre et lié à un des éléments de vie, jusqu’au jour où une fillette les contacte et les convie à un rendez-vous mystérieux. À ce moment-là, ils découvrent pourquoi ils possèdent ces dons et se retrouvent acteurs d’une guerre apocalyptique dans laquelle ils doivent déterminer qui est réellement leur ennemi.


Malgré un style assez scolaire qui le classerait en jeunesse, les thématiques ne font pas dans la facilité. Ce roman a l'avantage de donner envie de tourner les pages  en abordant d'une manière pudique des thèmes sensibles comme la pédophilie, l'homosexualité, la xénophobie mais aussi le meurtre, la sexualité des ados, la religion chrétienne et le paganisme. La psychologie des personnages évolue dans le temps, avec l'âge et se complexifie. J'ai particulièrement apprécié que les protagonistes ne soient ni tout blancs, ni tout noirs surtout concernant l'entité spirituelle dont on peut se demander si les actes qu'elle commet sont justifiés par la cause. 
La chute, même si elle n'est pas complètement surprenante, reste étonnante.

Un roman plus complexe qu'il n'y paraît.

samedi 26 janvier 2013

Belle du Seigneur - Suite et fin



Et bien oui, je l'ai achevé, il y a un moment même maintenant et je vais finir par oublier de faire un petit mot si je ne me décide pas à me lancer. Lorsque j'ai fait mon dernier poste j'en étais resté au dernier tiers là où je dirais que l'histoire d'amour prend toute son ampleur. Elle existait déjà mais elle en était auparavant sur le ton de la séduction et assez diluée dans des considérations sociales et professionnelles.


Le roman devient dans ce dernier tiers un huit clos entre Solal et Ariane qui à travers divers truchement tentent de garder leur amour authentique. J'avoue avoir eu quelques difficultés à apprécier leur vision des choses car évidemment leur relation est destructrice, malgré une situation financière confortable, et malgré leur isolement il leur est impossible de s'extraire du regard des autres. Solal, encore plus qu'Ariane va, pour raviver leur flamme, persuadé qu'il est que leur amour s'encroûte,  s'inventer un mythe de jalousie qui finira en jus de boudin euthanasiant. J'ai trouvé pathétique qu'Ariane soit si peu consistante, elle n'existe pas assez dans cette partie autrement que comme objet sexuel ou que d'être jolie, parfaite pour lui, se baigner trois fois par jour alors que lui-même aspire à commettre des activités plus simples. iIs apparaissent somme toute comme des individus artificiels qui une fois expulsée de leur condition, n'ont pas la capacité de se reconstruire.

Il paraït que l'auteur etait dépressif, en tout cas  à lire ce bouquin , cet état est suintant.

Enfin que l'histoire soit appréciée ou non, Belle du Seigneur est un roman magistral, c'est du grandiose, ne serait-ce que par le style.

Quelques passages

Après avoir proféré d'aimables vérités premières, ils avaient sorti leurs antennes, s'étaient tâtés socialement en s'informant réciproquement, sans qu'il y parût, de leur professions et relations respectives. Rassurés, se reconnaissant de même termitière, ils s'épanouirent et fleurirent, communièrent et avec éclat, claironnèrent leur délectation.

Ah mes amis, si tous les cornus d' Europe portaient lampions, ô miséricorde, quelle illumination !

[...] Les gros ils restent planqués ils crient aux jeunes allez les mignons courage faut mourir pour la patrie bravo faut être de zéros pour défendre la patrie on vous fera une belle tombe avec un réchaud à alcool dessus toujours allumé pour vous faire belle jambe, et nous les gros on se planque pépère [...]

samedi 19 janvier 2013

Fondation - Isaac Asimov

Et bien oui, un classique de la SF que je n'avais jamais lu. oui vraiment Jamais, ce ne sera même pas une relecture. Vaut mieux tard que jamais m'écrirez vous mais voilà certaines littérature, les lire tôt peut les rendre plus appréciables, la naïve jeunesse étant le lit de l'innocente ignorance qui ne demande qu'à valoriser des récits qui pourraient paraître désuets aux blasés. En fait, ne m'étant surtout pas informer, mais sachant pertinemment que Asimov ( génuflexion ) avait conçu un certain nombre voire un nombre certain de nouvelles, je ne m'attendais pas que Fondation fût en fait un recueil de cinq d'entre elles, ce qui en fait donc un récit assez court, 180 pages chez Omnibus. Le pavé fait prêt de 1000 pages, évidemment mesurer ma surprise de me retrouver à lire quelques feuillets de fin de volume. Néanmoins même il s'agit de nouvelles qui suivent une trame, la survie de Fondation sur Terminus selon les prévisions de Seldon, les histoires sont subordonnées les unes aux autres. C'est plus un feuilleton en somme. ( oui une feuilleton maintenant il faut appeler ça "série". ). et Fondation est le pilote. Ensuite  il y a eu les préquelles, Prélude à  et l' Aube de, et les autres saisons.




Bon vous l'avez compris j'ai été un tantinet déçu. Je m'attendais plus à à de la Hard SF, pas  spécialement à de la politique fiction, enfin pas que. Il y a aussi un petit côté Planet Opera mais pas tant que cela, avec Trantor, la planète des fonctionnaires de l' Empire ( 44 milliards de gratte-papiers et décisionnaires, mazette !! ) et une bonne critique de la Noblesse d' Etat
mais je suis restée sur ma faim.

En plus d'être un accolement de nouvelles, il est difficile voire impossible de s'attacher à des personnages car l'histoire se déroule sur plusieurs dizaines d'années, les intervenants sont donc généralement différents.

Le concept reste sympa, je ne dis pas le contraire, d'ailleurs je vous invite à lire le l'excellent résumé ici, mais il est assez facile d'envisager le même récit sur une planète avec des continents séparés, de technologies différentes, en somme un changement d'échelle, et d'imposer les mêmes contraintes. Et puis ce thème de psycho-historien capable de prédire l'avenir, sans même mordre dans un bâtonnet d'Epice, grâce à des équations mathématiques, me laisse perplexe. Disons que j'ai trop peur que cela deviennent possible, quel charme aurait alors nos vies ?

Autrement un autre thème  très prégnant est la manipulation des peuples par la religion pour faire passer ( un comble ) des progrès technologiques comme d'essence divine dans le but de maintenir en place une oligarchie favorable à la Fondation. En quelques sortes les faits scientifiques sont des miracles reproduit au cours de séances cultuelles par une élite religieuse, miracles qui bien sûr assurent ainsi sa pérennité sur le trône (nucléaire  ouille ! ) et la tranquillité de la Fondation, qui elle fournit la "chose" technologique. Mais de la même façon je suis aussi restée sur ma faim qu'il va bien falloir assouvir en lisant la suite.

Par contre, je salue le soucis de l'auteur d'apporter des solutions pacifistes aux difficultés que rencontrent la Fondation. Tout à fait agréable de lire des textes où les bains de sang sont évités ou surtout l'objectif politique  est d'éludé toute forme de violence.



Lecture du mois de décembre chez le Cercle




mardi 15 janvier 2013

J'ai tué - Mikhaïl Boulgakov

 Trois nouvelles dans ce petit livre de 104 pages chez Folio. Courtes, elles ont pour dénominateur commun la révolution selon des points de vue différents. 
La première, le Brasier du Kahn, après la révolution, engage des acteurs différents témoins des mêmes événements, des employés, anciens domestiques, un bolchévik, un tsar. La fin est excellente et écœurante.  
 
La deuxième, l'île pourpre, est un pamphlet sur un ton très satirique que je n'ai sans doute pas apprécié à sa juste valeur, n'étant pas assez cultivée dans le domaine de la révolution russe, il est à noter de nombreuses références à l’œuvre de Jules Verne.


La troisième, j'ai tué, se déroule pendant la guerre civile et met en jeu un médecin qui tuera un de ses patients. l'auteur a été médecin, pvi.

Mon avis : lecture très rapide mais qui ne manque pas de fine psychologie surtout dans la première nouvelle.

Pour en savoir plus sur Boulgakov : ici

vendredi 4 janvier 2013

L'Age des Miracles - Karen Thompson Walkker


Biographie de l'auteur:

Karen Thompson Walker est diplômée de UCLA et de l'université Columbia, où elle a suivi un cursus sur l'écriture littéraire.

Elle a bénéficié en 2011 de la bourse prestigieuse du Sirenland Fellowship et obtenu le prix de la fiction décerné par le magazine artistique new-yorkais Bomb.

Ancienne éditrice chez Simon & Schuster, elle a écrit "L'âge des miracles", son premier roman, le matin avant de partir travailler.

Originaire de San Diego, elle vit actuellement à Brooklyn avec son mari.


Présentation de l'éditeur:

Une journée d'octobre apparemment comme les autres, l'humanité découvre avec stupeur que la vitesse de rotation de la Terre a ralenti. Les jours atteignent progressivement 26, 28 puis 30 heures. La gravité est modifiée, les oiseaux, désorientés, s'écrasent, les marées se dérèglent et les baleines s'échouent... Tandis que certains cèdent à la panique, d'autres, au contraire, s'accrochent à leur routine, comme pour nier l'évidence que la fin du monde est imminente.

En Californie, Julia est le témoin de ce bouleversement, de ses conséquences sur sa communauté et sa famille. Adolescente à fleur de peau, elle est à l'âge où son corps, son rapport aux autres et sa vision du monde changent : "L'âge des miracles".

Entre roman d'anticipation et roman d'apprentissage, "L'âge des miracles" est un livre visionnaire sur la capacité d'adaptation de l'homme, poussée ici à son paroxysme. 


Mon avis :

Ne touchez pas au réglage de votre écran d'ordinateur et oubliez tout ce qui vient d'être pompeusement recopié ci-dessus d'un site de critiques qui l'avait lui même pompé sur amazon ou la fnac.

Tout commence par un truc du style (imaginez comme narratrice une gamine de 11 ans avec la voix et des expressions d'une... gamine de 11 ans) :
« 
- Elle, c'est ma cop's rien quà moi toute seule. Devinez ce que j'ai de coller sous mon pupitre à l'école ? J'vous l'donne en mille (mais attention c'est un secret) : la moitié d'un chewing-gum à la mente. Et vous savez quoi ? Bin l'autre moitié, c'est ma cop's qui l'a ! hihihihi... »

Bon là, vous me direz, vous percevez plus la dimension du titre, " l'âge des miracles ", celui là même qui vous fait passer de la blanche brebis bêlante à un être doué de réflexion et d'une certaine forme de maturité (et perdre quelque boutons d’acné au passage, ce qui n'est pas forcément un mal. Et non, je n'ai pas parlé d'autre chose que de boutons.)

Passé l'évocation de cet âge des miracles vers le premier tiers du bouquin, la narratrice semble faire un saut dans le QI, la taille de bonnet, voire même dans sa relation avec les autres (comme quoi le QI est super important). Et là nous rentrons dans du " Ravage  de Barjavel " revu et corrigé à la SITCOM pour heure de grande écoute sur France 3 : on peut passer un bon moment si on n'a que cela à regarder mais on est bien content lorsque cela s'arrête et que l'on doit s'enfuir de chez la belle-mère et s'excusant par un :
« 
- ou la-la, j'avais pas vu l'heure dis-donc : faut vraiment que j'y aille car sinon je vais arriver en retard pour mon « Terreur de Dan Simmon » qui fait 700 pages, donne mal au crâne et dispose d'à peu-près autant de vocabulaire dans un chapitre que dans tous ce bouquin que La Mante m'a poussé à chroniquer ! »

 

jeudi 3 janvier 2013

Les voeux

Tout d'abord je tiens à vous souhaiter une très bonne année 2013, une bonne santé et tout plein de choses qui rendent la vie plus douce. De belles découvertes littéraires par exemple.

Ensuite, ce blog va être complété par une deuxième voix, afin de l'étoffer, de partager plus d'avis. Je ne serais que relectrice correctrice, c'est juste d'ailleurs un prété pour un rendu.
Il faut encore que nous réfléchissions pour savoir si nous allions distinguer les deux voix par une signalétique spécifique, signature ou autre.


mardi 1 janvier 2013

Le Duc de La Paix - Annie Tillier

Ce roman est le premier livre de " Puissance et Gloire des Princes de Bourgogne" d'Annie Tillier dans lequel il est question de Philippe le Hardi ( 1342 - 1404 ), encore appelé Philippe II de Bourgogne.

Classé comme roman historique, il est forcément romancé dans le sens fictif puisque malgré les œuvres retrouvées et les actes qui nous sont parvenus des personnages historiques, il n'est guère possible que d'imaginer quels ont été leur propos et plus intimes encore, leurs pensées. En ce sens ce livre est un roman mais en aucun cas il n'est romantique, même si l'auteure met en valeur la relation de Philippe le Hardi et de sa femme, Marguerite de Flandre, ou romanesque à proprement parlé alors même qu'un chapitre complet est réservé aux croisades.
En somme, le ton est plutôt celui d'un documentaire  ou d'une biographie dans lequel les tenants et les aboutissants sont explicités par les protagonistes eux-mêmes à travers de brefs dialogues. Pour rapporter la vie d'un homme qui a été le quatrième fils d'un roi ( Jean II le bon ), l'oncle de  Charles V   le Sage et le grand-oncle de Charles VI le Fol, un chevalier prestigieux - il doit son titre de Hardi pour ses faits durant la bataille de Poitiers après laquelle il sera avec son père Jean II le Bon captif en Angleterre - , un conseiller, un mécène, en seulement 180 pages, il faut du rythme. Du rythme donc, car l'Histoire du Royaume de France est à une période charnière avec une couronne assez fraîchement parvenue aux Valois en 1328, une branche cadette des capétiens,  et évidemment très rapidement contestée par le fameux Edouard III Roi d' Angleterre petit-fils de Philippe le Bel  - le dernier roi capétien en lignée aînée - ( vous suivez toujours ? ) et par des princes français comme Charles de Navarre dit le Mauvais. Nous sommes donc vous l'avez compris en pleine Guerre de  100 ans. Et en pleine épidémie de peste. Avec les ottomans aux portes de la Hongrie. Autant vous dire que c'est Rock'n'Roll cette période.


Pour le remercier de son courage à la bataille de Poitiers, Jean II le Bon, va offrir  le duché et le Comté de Bourgogne à ce valeureux quatrième fils, dit Philippe sans Terre, devenu le Hardi après la sus-cité bataille, lorsque tous deux seront revenus de captivité,  coïncidant avec la mort du jeune Duc de Bourgogne de l'époque, Philippe de Rouvres, des suites de la peste. C'est là que l'épopée du Duc, Sire de Fleurs de Lys, Philippe le Hardi débute.
Bien sûr nous connaissons la fin : il meurt en 1404 mais entre-temps Annie Tillier nous fait découvrir de façon sobre mais explicite comment ce visionnaire a insufflé une nouvelle façon de concevoir la gestion pacifique et éclairée ( un petit frisson de Renaissance ? ) d'un pays - dans le sens pagus - mais aussi apporte une description de la pensée éminemment chrétienne de l'époque tout en abattant les quelques préjugés que je pouvais avoir sur cette période.  J'ai aussi apprécié l'insertion des illustrations, l'organisation en courts chapitres et la mise en page en paragraphes clairs.

Ce roman sobre mais efficace m'a été communiqué par les Editions Persée via Livraddict dont je remercie pour l'un l'initiative et l'autre l'organisation.