jeudi 29 décembre 2011

Le Trone de Fer -Game of Thrones - G R R Martin

 

Le hasard fait incroyablement les choses. en bien ou en mal, peu importe. mais là c'est en bien agréable. Je suis assez fana de Fantaisie. Il y a des styles que j'aime, d'autre pas. Normal m'écrirez-vous. Il y a dix ans, un ami me prêtait les tome 1-2-3 de "The Song of Ice and Fire", Game of Thrones, en anglais. Oui, car je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé mais ce style a été boudé en France assez longtemps, et pour en lire, et bien you had to know Shakespeare's language. ( une autre motivation : les livres en VO anglaises sont beaucoup moins chers ). Heureusement, ce temps est révolu ( pas pour les prix ), et nowadays il est possible de les lire en français, ce qui est vraiment sympa. Bref, je me suis farcie les presque trois premiers volumes en rosbeef, et j'avais laissé tomber car un le parler paysan est fatigant en anglais, et de deux le volume 4 n'était pas sorti du tout. Cette année, enfin j'ai eu l'occasion d'héberger la relectrice allemande du roman qui a eu la gentillesse de m'offrir le tome 5..... en anglais. Comme je suis un peu perfectionniste, mais pas trop, je relis donc les premiers volumes, mais en français, pas de temps à perdre.
Donc "The song of Ice and Fire" est une histoire à priori médiévale ( entendez par là qu'il est question de preux chevalier et de belles princesses mais chez Martin traduisez plutôt des gens interessés, veûles et cruels et des salooooopes à quelques exceptions près, exceptions qui ont la mauvaise idée de disparaître prématurément ou de mal tourner, voire les deux.) En résumé de cette parenthèe, ne vous attachez pas à un personnage, il va sans doute lui arriver malheur.


Que dire d'autre sans trop révéler de l'histoire. Vous connaissez sans doute Dune de Frank Herbert, et bien c'est la même chose. Il y a plein de Maisons - les Lannister ( les Harkonnen), les Barathéon, Les Stark ( les Atréides ), les Tully, les Targaryen, les Greyjoy et bien d'autres mais il ne faut pas prendre peur car en fait il n'y a que qu'une dizaine de personnages principaux ( huhuhu ). D'ailleurs chaque chapitre porte le nom d'un personnage. Et de la même façon que pour Dune, ces Maisons se déchirent pour le pouvoir. Tout est bon, trahisons, décapitations, viols, empoisonnements, séquestrations, pendaisons, défenestration et même des meurtres d'enfants. Guerre, guerre, guerre. Mariage aussi. Mais d'intérêt.


Alors là, oui mais la magie, les elfes gracieux, les nains ( il y en a bien un quand même ) tout çà ? Ca arrive, en filigrane, il faut être patient, de toute façon, ils vont arriver les enfants des forêts, ceux qui parlaient aux arbres, elle arrive la magie qui ressuscite les morts, la magie de lumière et celle de l'ombre oubliées toutes deux par les hommes, enterré le savoir sous les millénaires. Car il y a une certitude : l'hiver vient. Et au lieu de penser que les difficultés viendront de sud ou de l'est, le roi devrait plutôt s'inquiéter de ce qui se cachent au delà du nord du nord, au delà du Mur de glace, ériger par le Brandon le Bâtisseur pour quoi d'ailleurs ? Personne sans préoccupe, hormis les guerriers de la Garde de Nuit, armée qui n'est même pas l'ombre d'elle-même.


Concernant l'écriture, le premier volume coule de source, mais dans le deuxième apparaissent des descriptions qui étoffent  (alourdissent ? ) le roman. En anglais  comme en français ( peut être même plus, car le traducteur s'est pris quelques libertés ), le parler paysan me saoule, de même que le jargon des Dothrakis, les cavaliers des terres au delà des mers, lieu ou est exilé les derniers Targariens ( vraiment ? ). Je crois à peu de chose près, il est possible de passer au trois sans lire le deux, pour expliquer combien l'intrigue avance peu. Ce n'est pas pourtant qu'il manque de l'action mais que reste plutôt le status quo. Il disparaît bien un roi ou deux, la guerre ravage le royaume des Sept Couronnes, le Westeros, il est difficile de savoir qui sont les gentils, qui sont les méchants.
Les personnages se croisent à distance en fonction des points de vues, à quelques centaines de mètres, à quelques jours, se cherchant ou se fuyant.


Encore une petite chose :  le livre, le premier, Game of Thrones, vient d'être adapté à la télé, et elle est de très bonne qualité. Cette série est très fidèle au livre, bien sûr, quelques différences mais plutôt pour apporter des explications car le réalisateur n'a pas utilisé le procédé de voix-off et peut être aussi pour ménager l'auditeur : les enfants sont plus âgés que dans le roman, compter 2 à 3 ans de plus.

Cette histoire rencontre un grand succès maintenant ce qui n'est pas si surprenant quand on sait que l'auteur est aussi scénariste  et a travaillé sur des séries célèbres comme la quatrième dimension.




mardi 27 décembre 2011

Commentaires

Un petit mot pour écrire que j'ai ouvert les commentaires à tous normalement. Plus besoin d'avoir un compte Google ou je ne sais quoi ! ben je n'avais pas trouvé l'option jusqu'à maintenant, c'est fait cette fois

mercredi 9 novembre 2011

Hypérion - Dan Simmons

Le temps passe mais certainement pas lentement. Il court, il vole et je le survole. Bien que j'ai l'impression d'être occupé, l'espace-temps semble se remplir en creux.
Bref, (oups), quand je pense espace-temps, j'en arrive forcément à la Science-Fiction. Il y avait si longtemps. Une année lumière ? non ? En fait depuis que j'ai lu les vieux de la vieille et que je suis rentrée, ou presque, dans leur grotte ( vieille meuf quoi ): K Dick, Frank Herbert, Arthur C Clarke,  Andrevon, Bradbury, Van Vogt, Isaac Asimov ( tiens je me remémore mon émotion à l'annonce de son décès ) et bien sûr Jules Verne ( ma grand-mère avait d'ailleurs l'intégrale toute belle reliée pfff ), j'avais eu l'impression d'avoir fait le tour du genre. c'est l'esprit parvenu. je l'ai fait, j'ai lu les meilleurs, j'ai l'esprit au complet. Que nenni, c'était sans compter sur Dan Simmons. Ce n'est pas très vieux, Hypérion date des années 80. Ce livre touche merveilleusement bien le religieux, d'une manière tellement troublante. J'ai eu néanmoins un peu de mal avec le style, un peu comme Asimov ou Andrevon.

C'est la Science-Fiction de la pure, de la dure. la Terre n'existe plus, l'Humanité s'est déversée dans l'univers, et reproduit avec brio  ce qu'elle sait si bien faire :  pomper jusqu'à la moëlle, abuser, détruire. L'Hégémonie suce tout sur son passage, tout particulièrement les ressources naturelles. Tout d'abord une planète est conquise, les êtres doués d'intelligence, fût -il humain, détruit ou soumis, la planète colonisée grâce à l'installation de porte distrans par les navigants desquelles arriveront les compagnies pétrolières et les touristes, éventuellement. Cela ne vous chante rien ? Mais voilà sur Hypérion, qui ne s'est pas développée car les champs magnétiques ne sont pas fiables, se déroule régulièrement le pélerinage de l' Eglise Gritchèque. Ce sera le dernier car les Extros, humains évolués, sont sur le point de l'acquérir alors même que les tombeaux du temps vont  s'ouvrir. Que vont-ils révélés ? Qui sont les Extros qui savent résister au marée anentropiques ? Et que manigance les IA, devenues indépendante de la pensée humaine mais qui cultivent la nostalgie de la Terre au point de la reproduire à l'identique ?

L'action se déroule pendant le dernier pélerinage, et nous avons le récit de chacun des élus. Seul un survivra au Gritch selon la légende. Comment ont-ils été choisi, qu'est ce qui les relient à Hypérion et au Gritch ?

C'est intéressant car les récits se présentent comme autant de nouvelles. Donc si une histoire ne convient pas, le lecteur sait que de toute façon une autre aventure va être déclarée.
enfin, bien sûr il faut que je mette un mot ( car il faut rendre à César gnagnagna ) sur le fait que Simmons a été inspiré du poème de John Keats, Hypérion, une épopée.

mardi 6 septembre 2011

Loup Blanc - David Gemmel

Un grand auteur de Fantasy que je n'avais pas encore lu.
J'avais cet exemplaire dans ma bibliothèque offert par M Mante il y a un moment déjà.

Il s'agit du dernier volume de la saga Drenaï. Tout ce lit indépendamment
 je présume puisque rien a manqué à une bonne compréhension du roman.
La prose ne présente aucune complexité, c'est très fluide, en plus je suis une fan inconditionnelle des bouquins avec des flashback dans le passé. Néanmoins je me souviens du "sortilège de la dague" de Katherine Kerr où l'effet en rendait l'accès plus complexe voire labyrinthique. De fait je n'ai pas lu la suite, il faut dire qu'elle ne devait pas être encore sortie à l'époque. Bon encore des livres qui vont investir la maison. Banzaï !!

Concernant " Loup Blanc", je crois bien que c'est le premier roman guerrier que j'aborde. Habituellement il s'agit plutôt  de quête de guerrier-mage. Ah quoiqu'il y a la saga d' Emouchet de Eddings, la trilogie des Joyaux suivie de la trilogie des périls ( qui ne m'a pas inspirée des longueurs des longueurs pffff ). Enfin en matière de guerrier, Emouchet c'est le de roupis de sansonnet à côté de Skilgannon le Damné.

Skilgannon, après s'être rendu coupable du massacre d'une cité entière sous la gouverne de sa bien-aimée reine, veut se racheter une conscience. Il devient Frère Lantern. Mais le jour où les villageois veulent massacrer les moines sur l'autel des boucs-émissaires, son sang guerrier ne fait qu'un tour, zigouillis à droite éventration à gauche, et hop, fini la béatitude. Notre guerrier-moine doit se trouver une nouvelle quête : ressuciter sa femme ( qui n'est pas la reine, parce qu'une reine digne de ce nom n'épouse pas un général mais une autre noble pour étendre son pouvoir ). Il y a ensuite un cross-over avec un autre personnage de David Gemmel, Druss la Légende, qui lui consacre un roman éponyme plus en amont dans la saga. La quête de Druss va devenir celle Skilgannon.
 Bon je n'en écris pas plus sinon je vais tout raconter.

J'ai vraiment aimé le travail de flashback, la participation des autres personnages, les états d'âme du guerrier qui devient, hélas, sympathique.

Je n'ai pas aimé le passage par le temple. Les trucs tornicoti-tornicoton, je suis guéri, j'ai du mal, c'est tombé dans la facilité. Ouaip le héros qui meurt et qui y est ressucité, je préfère. C'est d'ailleurs comme ça que j'avais laissé choir le fameux Seigneur des Anneaux, quand le Hobbit Frodon invoque Tom Bombabil - séquence qui n'apparaît pas dans le fim d'ailleurs - pour lui venir en aide. trop facile, Ma Magot.
Il y aurait pu avoir une suite mais vu Gemmel est décédé, je ne crois pas qu'elle existe.

jeudi 1 septembre 2011

Les yeux jaunes des crocodiles - Katherine Pancol

Qui n'a pas lu ce livre ? Alors ? Qui ? Haaaaaaaannn. Il ne faut pas se cacher. L'avantage avec un livre, c'est qu'il y a toujours moyen de rattraper son retard.
C'est ce que j'ai fait en vacances. C'était vraiment divertissant, touchant parfois. Néanmoins j'ai bien failli lâcher le morceau avant les 100 premières pages, et c'est bien parce que je n'avais rien d'autre  à lire sous la tente que j'ai tenu le coup. Puis j'ai accroché et j'ai voulu connaître, soir après soir, la suite des évènements ( il est possible d'écrire événement maintenant ).
En fait il n'y a que des personnages, des caractères plutôt, des personnalités, des tronches quoi : chef d'entreprise, avocat d'affaire, chercheur au CNRS, éleveur de crocodile, deux mystères. Et trois opportunistes.
Le style est très fluide, rien de compliqué et quand l'ennuie menace de s'installer, l'intrigue rebondit toujours, un roman bien mené.
Les clichés ont fait grincé ma dentition tout de même je dois l'écrire. Sommes nous, nous mesdames, tant intéressées que ça, que l'auteure a choisi trois femmes qui "profitent" de la situation de leur conjoint-amant. Une secrétaire qui souhaite s'extirper de la misère, ou ne pas y retourner, une vieille garce fielleuse qui a épousé un "patron" pour s'en sortir ( encore ! ), une fumiste qui trompe son monde à deux reprises. Mesdames, les vilaines dans ce roman ce sont les  nanas. Et je ne peux pas taire le fait que si vous êtes une salariée, ne serait ce que du prestigieux CNRS, vous ne serez qu'une misérable salariée. Bref une ambiance d'un autre univers qui se dégage de ce bouquin. Il y a aussi une gamine charmante, tout sucre, et une futée à laquelle j'aurais bien retourné une paire de claques.
Et puis la démesure, toujours, qui passe par le succès dithyrambique, par l'exhibition médiatique, la richesse a l'extrême de personnage mystérieux mais tellement royal.Bref, un peu pour moi. Les délires, je les préfère dans la
fantasy.
J'ai aussi trouvé dommage que le rythme du livre change à la fin, dans les 70 dernières pages, il s'accélère, perd de sa valse lente ( euh non c'est le prochain épisode ça ), il faut finir vite, ca presse.
Bon, mais à lire quand même, hein. J'ai la suite dans ma bibliothèque, c'est pour l'été prochain.

samedi 20 août 2011

Lorelei Maurice Genevoix

En voilà un titre étrange pour un livre au charme désuet.
L'intrigue, si je puis écrire, se déroule avant la première guerre mondiale.
Des français de Chasseneuil, que je présume être en Berry, près de Chateauroux, partent en voyage en Allemagne à Offenbach, entre Mannheim et Frankfurt am Main. Ils visitent différents endroits dont des ginguettes, forcément, et Heidelberg où il est possible de découvrir le fantastique Château des princes palatins.

Heidelberg, le Vieux Pont sur le Neckar
Pourquoi j'en discute ? tout simplement parce que j'y suis passée cet été, et que j'ai vécu une semaine là où se déploie le roman. amusant, non ? Ce n'est pas fait exprès, quoi que, car je me suis aperçu que j'avais dû lire le livre il y a fort longtemps alors le sentier de philosophe, le vieux pont sur le Neckar, ca me parle.

Le Neckar, Neckargemûnd

Il en ressort un sentiment de nostalgie, une espèce de langueur estivale, une sehnsucht qui n'est pas s'en rappeler ce qui ressort des romans de JMG Le Clézio. C'est un roman psychologique sur la fin de la jeunesse, l'entrée dans l'âge adulte sur fond de fraternité bien virile, parfois homosexuelle, le narrateur ne dira t il pas à la fin que son ami allemand le traitait comme une fille ?,  et d'amour de grands ados. J'ai souri un moment en pensant qu'il s'agissait de l'auberge espagnol version petit bourgeois.
Plus sérieusement, il est aussi question de la guerre, nous sommes en 1905 en pleine crise de Tanger, et Genevoix y fait référence plusieurs fois.
Le roman pourrait avoir des longueurs si il n'était pas si court, un peu moins de 240 pages, très différent du si célèbre Raboliot ( prix Goncourt 1925 !) même si la description des paysages cadres avec le reste de son oeuvre, il s'agit tout autant d'un texte régionaliste que réaliste. Il a été publié en 1978, Maurice Genevoix est décédé en 1980. Par chez nous, il n'y a pas une commune à qui il manque une rue Maurice Genevoix, un square, une école, un bâtiment d'utilité publique.

Chevalier Palatin



lundi 18 juillet 2011

Et la folie ? de Stephen King à .. Gilles Leroy en passant par...

Cela fait un moment que j'avais envie d'écrire cet article. Lire la folie ça fiche la chair de poule mais quand je l'ai croisée pour de vrai, c'est autrement plus désarmant. Et pourtant. Comment lui coller une définition. Une définition de gens comme moi, pas de spécialiste, il y a wikipédia pour ça.
La folie je dirais que c'est un changement de caractère qui fait que la personne connue n'est plus reconnaissable, Qu'elle tombe dans un extrême de ces traits de caractère.

Par exemple, dans "Shining" de Stephen King, le personnage du père perd la tête au point de vouloir massacrer tout le monde dans son hôtel perdu. Extrême, non ?
et puis dans Simetierre, le médecin qui va enterrer son fils dans un lieu maléfique qui fait revenir les morts pas tout à fait comme le vivant, et qui va récidiver. Extrême comme comportement pour un médecin. Sauver la vie coûte que coûte et même un peu plus. Brrrrrrrrrrrr.


Il y a des folies plus insidieuses comme cet homme qui torture un petit garçon pour qu'il apprenne à voler dans M Vertigo de Paul Auster.  Pour pas grand chose à l'arrivée. Là, là-bas, qui me dit que ce n'est pas de la folie, mais si mais si. Certes le petiot volera mais seulement jusqu'à ce que son entre-jambe le trahisse et son mentor ne périsse d'un cancer.
Bon tout cela c'est de la fiction. Agréable à lire, faisant frissonner mais nous savons tous que rien n'existe, même si réalité et fantaisie sont étroitement  et savamment entremélées.
La folie qui fait peur, enfin qui me fait peur, ce n'est pas celle-là. Ce n'est pas celle des gens hurlant enfermés ( enfin si mais juste avant ). C'est celle dont il n'est pas possible de savoir si elle est bien là ou pas. Dans "la tête contre les murs" de Hervé Bazin ( j'ai ouvert le bouquin par hasard et j'ai su que je le lirais jusqu'au bout rien qu'en ayant entr'aperçu la première phrase : "Un craquement mou" ) , j'ai ressenti un malaise intense sur le sort fait au héros. Fils de magistrat, suite à un énième incident, Arthur est interné pour éviter à son père le désaveu de ses... pairs. Il faut être droit de père en fils. 
Cette situation semble poser moins de problèmes aux Etats-Unis, dans l' "Alabama Song" de Gilles Leroy, la femme de l'écrivain, internée en France, folle ou déviante, instable sûrement à ne pas vouloir supporter une étiquette pré-encollée.
Néanmoins, je les ai trouvée liés cet Arthur de fiction et Zelda de l'entre-deux-mondes réalité-fiction. Zelda romancée qui affirme ne jamais avoir cuisiné pour sa fille, et Arthur qui trouve le moyen de fuir son épouse. Fuir la réalité, fuir l'internement fuir mais où fuir. Nous atterrirons toujours entre quatre murs.

mardi 12 juillet 2011

Le temps s'écoule

Le temps s'écoule, et j'ai l'impression de lui courir après.
Une bien mauvaise pirouette pour que vous vouliez bien m'excuser de ne pas avoir produit d'articles depuis deux mois et demi. D'ailleurs je remarque que je ne suis pas la seule. Le blog nature lui avance bien, il y a tellement à voir et à montrer ! En matière de littérature aussi, mais il est bien difficile de mener les deux de fronts, au moins hors de la saison de diapause. Et j'attends un objectif macro. En plus une autre activité va sans doute venir ralentir ma vie de blogeuse mais je ne peux pas en dire plus. J'ai fait tellement de projet dans ma vie que j'ai peur de tout faire tomber  à l'eau si je dévoile le petit dernier. Et non pour les copines je ne fais pas le quatrième, voilà je suis trop vieille maintenant un point c'est tout !

Sinon Pique Gratte et Grogne grandissent bien, Pique marche enfin, il galope même, Grogne s'est enfin mis à lire autre chose que des BD, et Gratte va entrer dans l'univers des lettres à la rentrée.
Côté lecture, je me divertis en ce moment en finissant la saga de Robin Hobb, l'Assassin Royal. Vous aimez la Fantasy ? Il faut lire l' Assassin Royal, c'est presque vital. Alors je l'avais commencer il y a deux ans déjà. J'avais engouffré les six premiers volumes d'une traite.  L'Histoire ? Un enfant, bâtard, fils d'un prétendant au trône de Castelcerf va devenir assassin royal et plus. Difficile de raconter sans tout dévoilé, il va être torturé, il va mourir et ressuciter, il est doué de magie, il va aider son oncle à sauver le monde, à sa femme à monter sur le trône, et même à concevoir l'héritier et va devenir le dernier Loinvoyant vivant sur Terre pendant quelque temps. Tout ça sur fond de prophécie annoncée par un prophète blanc.
La première partie de la saga se termine au sixième volume, puis une espèce d'intermédiaire a été écrit, septième et huitième volume, dans lesquels nous allons savoir si le Fitz va retourner vivre à la cour. La réponse vous la devinez, sinon il n'y aurait pas de suite. Je viens donc de débuter le dixième volume.

samedi 30 avril 2011

Servitude - Eric Bourgier et Fabrice David

Si je devais présenter une BD avec un graphisme d'exception, ce serait l'épopée "Servitude" de Eric Bourgier et Fabrice David. Une histoire de Roi trahi, de frère jaloux et incestueux, de guerriers oubliés resurgissant du passé et de dragons comme dans l' "Assassin Royal" de Robin Hobb. Colorisation sépia, des décors et des armures fignolés style encre de Chine. La première de couverture parle d'elle-même;



C'est beau, hein ? Même en y passant une vie, je ne saurais jamais dessiné comme ça. Ni autrement d'ailleurs.
Par contre, je ne sais pas si le tome 3 est prévu, le premier étant sorti en 2006, le deux en 2008. Alors ? j'espère , c'est croooooooo bon.

mercredi 27 avril 2011

Les Arcanes du Midi-Minuit.



Je viens tout juste de lire deux tomes de ce petit chef d'oeuvre  de la BD. Les scénarios de deux histoires m'ont explosé au mur. Pendant un instant, j'ai été propulsé à la fois dans James Bond, dans les Mystères de l'Ouest- le tome 2 décrit une belle énigme qui se déroule autour d'un train- , les Avengers ( chapeau melon et bottes de cuir ) et Ramna 1/2. Euh c'est quoi le dernier truc ? et bien c'était un manga télé-diffusé (qui était un livre aussi me semble-t-il ) dans lequel un mec se transforme en nana quand il est mouillé. Là le héro ou l'héroïne sont interchangeables à travers des miroirs et nous pouvons profiter de leur point de vue. Histoires d'espionnage, de meurtre et donc d'enquêtes dans un monde qui pourrait être le nôtre mais plutôt à la fin du XIX siècle, avec des humains.. ou pas. De la rétro science-fiction en quelques sortes ( j'ai lu que c'était du steam-punk, super ). J'ai eu un peu de mal avec le graphisme et la colorisation, que je ne trouve pas bien finis, c'est sans doute une question de goût ( je me souviens avoir le même sentiment pour les premiers Lanfeust ). Quoiqu'il en soit, il faut absolument que je trouve la suite. Pour la petite histoire, le scénariste Jean-Charles Gaudin avait pondu Marlysa. Tous les fans d' Héroique Fantasy doivent lire Marlysa. Autrement c'est un grave manquement à la culture du genre, non mais.

lundi 25 avril 2011

Et les BD ? Magasin général - Loisel & Tripp

Sans blague, je n'ai pas parlé de bandes dessinées. J'en lis pas mal, pourtant. Enfin quelques-une. Toute petite déjà, j'ai avalé les grands classiques. "Boule et Bill", "Gaston Lagaffe", "Astérix et Obélix", "les Schtroumpfs", les "Lucky Luke", les "Tintin", les "Alix", les "Yoko Tsuno", les "Adèle Blanc-Sec" ( qui m'ont franchement fichu la trouille ), les "Papyrus" ( ceux-là aussi, hein j'avais moins de 10 ans quand même ) et bien d'autres. Puis plus rien. Devenu adulte, j'ai découvert des lectures plus crues comme les "Métabarons", "Druna", "Peter Pan", "Neige", "Aquablue" et quelques Mangas. et enfin certaines boites d'édition qui publient de la Fantasy, c'est à dire avec des histoires de  magie, de dragons, des preux chevaliers ou des anti-héros comme "Lanfeust de Troy".

Récemment je suis allée à un festival de BD. J'ai été inondée par la quantité de bouquins qui sont maintenant publiés, informatique aidant et bien sûr la demande qui est bien existante. La qualité est en plus remarquable, des scénarios, des graphismes, des colorisations.  Je suis complétement larguée !

Bref tout de même, je vais vous présenter quelques titres que j'ai feuilleté ( enfin dévoré fraîchement ), entre deux couches et une gastro, les devoirs baclés, des tâches de peinture à nettoyer et les cours de judo.

Alors comme j'ai discuté de fantasy, je vais vous parler d'une tranche de vie hahahaha ! de Loisel & Tripp. Si vous aimez ce type de lecture, à la fois rude et attendrissante avec de personnages hauts en couleur, vraiment il faut se jeter à l'eau. et puis, j'adore les drôles, les bessons et les ptit-culs donc.. 

L'histoire se déroule après la première mondiale, au Québec dans un bled paumé. Les auteurs ont retranscrit l'accent, c'est marrant. 
Une femme dont le mari décède au début de l'histoire, d'ailleurs le point de vue est de temps à autres celui du défunt, reprend l'affaire de feu l'époux, un magasin général ( épicerie-droguerie et Cie ) mais un homme va arriver bouleverser le train-train de tout ce petit monde. Pour en savoir un peu plus c'est ici. comme c'est un petit village, il y a les cancans qui font tenir le rythme, le curé, les grenouilles de bénitier, les langues de vipères, les amitiés..; une merveille.

c'est plutôt drôle car bien sûr je connaissais "la Quête de l'oiseau du temps" et "Peter Pan" sur lequel j'ai écrit deux mots au-dessus et je ne pensais pas apprécié un scénario terre à terre. Ne jamais dire jamais.

mercredi 6 avril 2011

La Chartreuse de Parme, Livre I

Voilà , voilà, il avance , il avance tout seul même. Alors c'est un livre très agréable, franchement étonnamment lisible, habituée que je suis d'avoir de grandes descriptions des lieux et des caractères chez les écrivains de cette époque. Et bien, non, Stendhal ce n'est heureusement pas du Balzac ( fort bien au demeurant, j'y avais appris par exemple comment les soldats retraités de l'armée napoléonienne avait été spoliés de leur rente après le retour des ultras dans euh le Père Goriot ? un Médecin de Campagne ?, je ne sais plus, tiens ). Là, non, de l'action  et de l'intrigue et du rebondissement, de l'amour, de la passion et de la haine. Incroyable ! en fait il ferait un superbe roman photo, vous voyez, ce genre d'histoire qui était publié dans des magazines souvent féminins, avec des photos et des bulles comme dans les BDs. Aussi dans le livre I, il y a très peu de dialogues. Que si passe t-il alors ? C'est l'histoire de la passion entre Fabrice del Dongo et sa tante, la duchesse Sanseverina, d'abord Comtesse Pietranera avant son veuvage et remariage. Le jeune Fabrice est le deuxième fils du Marquis del Dongo, rejeté par son père car il a voulu rejoindre à l'âge de 16 ans l'armée napoléonienne, ce qu'il fait à Waterloo, l'armée est alors dans la débacle. Dire qu'il l'a rejointe est un bien grand mot. 
La duchesse Sanseverina est la soeur du Prince del Dongo, jeune veuve du Comte Pietranera, elle-même méprisé par son frère ( Qui aime-til à part Ascagno son fils aînée). Alors pourquoi le marchesino  ( Fabrice ) est il obligé de s'exiler ? Del dongo sénior craignait la pensée républicaine ( quelle surprise chez un noble qui a vu son pays envahi par les français ), et son fils l'a donc trahi, en quelque sorte. La tante prend son neveu sous son aile, le protège activement même quand elle quitte Milan pour Parme où elle épouse en seconde noce le Comte Mosca, ministre du Prince de Parme. Enfin, non, ce n'est pas tout à fait comme ça. Mosca est toujours marié et il calcule une embrouille, une espèce de mariage blanc, pour que la Comtesse Pietranera vive proche de lui, à la cour de Parme. Elle y fait venir le marchesino à qui elle dégote une place d'archevêque - et oui rien que ça - après quelques minutieux calculs et ronds de jambes. Hélas, Fabrice s'éprend d'une actrice dont il tue, en légitime défense, le protecteur. Il doit donc s'enfuir de Parme car les intriguants y voient un prétexte pour salir la réputation de la duchesse qui est en grande vue auprès du Prince, celui-ci la désirant pour maîtresse. Après quelques péripéties, dont la tentative de séduction d'une Diva, Fabrice est capturé. Que va-t-il lui arrivé ? La suite plus tard !
oulala c'est d'un mièvre ! Oui certes. J'ai l'impression de revoir Santa Barbara ( je suis trop jeune pour Dallas et je ne regarde plus la télé depuis ouhouhouh, comme hurle le percepteur au fond des bois ), alors désolé c'est Santa Barbara ma référence Sitcom. Donc certes, oui c'est mièvre mais les intrigues de la cour d'Italie y sont superbement décrites, la superficialité de la noblesse, une vraie horreur, les rivalités, la partialité du pouvoir qui peut condamner d'une lettre, le mépris du peuple et la passion de ce dernier pour sa noblesse sans parler de la diligence des serviteurs, sans compter que ce roman est le premier de son genre littéraire.
Au fait, Pique a déchiré une page. une vraie charpie, la page, une vrai harpie, le petit.

jeudi 10 mars 2011

Et la Nature, alors ? Giono

Je vais vous parler de livres que j'ai abordé plus en amont. En effet, Pique Grogne et Gratte étant en vacances j'ai du mal à faire avancer lectures, sorties nature et blogs.  La Chartreuse de Parme étant en pause - il faut savoir que je m'effondre d'épuisement dès que ma tête touche le lit - si je veux faire vivre un tant soit peu ce blog, il faut que je trouve d'autres sujets de discussion littéraire.
je pourrais vous parler de l'excellent Hulotte sur le Martinet mais ... Non je préfère que vous l'achetiez.
L'amour, la mort et la nature sont les grands thèmes de la littérature. Un des grands écrivains sur ce dernier c'est bien sûr Giono. Alors là je sens que vous allez me dire, quoi mais Giono ce n'est pas le XIX siècle. Euh certes, non, c'est le XXième siècle bien sûr. Il est né en 1895 et nous a quitté en 1970. Il me plaît déjà bien, il a vécu exactement sur la même période qu'un de mes arrière- grand-parents. Accessoirement j'ai découvert le personnage quand ma grand-mère est allée vivre dans les Alpes de Haute-Provence. Digne les Bains et Manosque ne sont pas très éloignées. Cette grand-mère avait un père ( mais si mais si ) qui était garde-forestier en Haute Marne. Alors la Nature et Giono, ça me parle bien. J'ai lu donc récemment trois romans de cet auteur.
Le premier est classé dans la littérature de jeunesse, "L'homme qui plantait des arbres". c'est du Giono sans le mystique je dirais. et les odes à la nature ne débordent pas ce qui rend cette œuvre abordable aux jeunes lecteurs.

En attaquant "Le Chant du Monde", nous arrivons dans l'univers de Giono. Les deux pieds dedans, plouf, dans le fleuve, et nous nous agrippons aux branches pour sortir la tête de l'eau. L'histoire d'un homme de la forêt ( Matelot ) qui a été homme de la mer, d'où le nom, qui veut retrouver son fils disparu en amont, dans la montagne. Antonio l'accompagne.
Le fils, c'est le besson, c'est marrant d'ailleurs ce petit nom, vernaculaire peut être comme, le drôle du Croquant. Derrière les descriptions de la nature, vraiment propres à  Giono, le style se reconnaît à des kilomètres, il y a plusieurs histoires d'amour, d'hommes et de bêtes, d'hommes et de fleuves, de forêts, et bien sûr d'homme et de femmes, ( il faut bien que le besson ait un sérieux motif pour disparaître ), de haine, de fleuve qui s'écoule et de saisons qui se déroulent. La nature est cruelle, les enfants meurent beaucoup de maladie et d'autres turpitudes, les hommes se tirent dessus - il faut bien que le besson se cache pour une bonne raison- se poignardent et se vengent, les bouviers se font mater et les vaches carboniser.
A part ça celui qui me dit qu'il n'y a pas d'action dans ce roman, je me dis qu'il ne l'a pas lu comme il fallait.
Si il est un roman où l'activité fait défaut, c'est "que ma joie demeure.". Bien que le titre prometteur soit inspiré  de Bach, j'ai eu tout le mal du monde à finir le bouquin, alors que je me lasse pas de la Cantate. Tout le livre pour ainsi dire se déroule sur le plateau Grémone, hors du temps et de l'espace mais vu le peu de mécanisation, avant la seconde guerre mondiale et bien sûr dans les montagnes. Un homme vient essayer de rendre l'espoir à des agriculteurs déprimés voire suicidaires. Chiche en dialogue, qui sont souvent sibyllins, le texte présente le personnage de Bobi le mystique acrobate guérisseur de lépreux qui voit une fleur de carotte en Orion. Bobi essaie de faire comprendre aux paysans qu'ils ne doivent pas travailler  plus que nécessaire  à la survie, et pas pour le profit, créer de l'inutile qui apporte de la joie - comme donner du grain aux oiseaux, planter des fleurs mais pas que du blé - ou plutôt, ce qui pourrait paraître inutile mais source de joie n'est pas forcément profit, qu'il faut partager, former une espèce de collectivité dans laquelle la nature - force sauvagerie, douceur, amour ;;; ) est représentée par de cervidés en liberté.

C'est une lecture très douce très calme où il se passe peu de chose mais qui finit pourtant très mal. Il est difficile d'écrire dessus sans démystifier l'œuvre. et pour autant que je m'en rappelle c'est un bouquin dont le thème est en fin de compte très actuel.

dimanche 20 février 2011

j'ai trouvé !

Comme j'ai décidé de continuer ma balade dans le XIX siècle, je suis allée farfouiller dans ma bibliothèque, un petit peu comme ce personnage de dessins animés qui cherchent des chaussures dans une malle de son cordonnier de grand-père. Et là, en double exemplaire, c'est un signe, se trouvait la Chartreuse de Parme de Stendhal. ca roule !

C'est amusant ces livres dont la temporalité se recoupe, un coup exilé dans Jacquou le Croquant, Napoléon et sa troupe rentrent glorieux en Lombardie.
J'ai juste lu les cinquante premières pages, et ca glisse tout seul, l'ironie est décidément le propre de l'écriture de cette époque. Le style est extrêmement compact, moi qui craignait des phrases à rallonge, non, ce n'est pas le genre.
Par contre il est riche en description historique et des mœurs de la noblesse italienne de l'époque.

mardi 15 février 2011

Jacquou le Croquant - Fin

Ben voilà je l'ai fini. ça fait un moment d'ailleurs mais ce n'est pas le plus important, au moins je me donne le temps de la réflexion.
Que dire sur le livre ? C'est toujours les mêmes cycles : les pauvres gens opprimés, comprimés, suffoqués, sucés jusqu'à la moelle par un autre plus riche, assuré en cela  de sa supériorité,  n'en peuvent plus des brimades et quand ils ressentent qu'il n'y a même plus de justice pour eux - c'est celle du Roy à l'époque et le quidam meure au galère ou guillotiné- , ils se rebellent. Quoi ! Ce résumé est tiré par les cheveux ? mais ce n'est pas moi qui l'écrit : c'est l'histoire et même l'actualité !
Si au début du récit, c'est Napoléon qui est exilé, à la fin, quinze années plus tard, c'est Charles X. Enfin quand le narrateur cède le terrain à 90 ans, nous ne savons hélas rien de la mise en place de la III République, ni de l'école de Jules Ferry, il a pourtant eu 13 enfants. ( le narrateur pas Jules Ferry ) Treize enfants ma bonne dame ! Si je trouve ce point important, c'est que la narrateur explique comment  le curé qui l'a recueilli  lui apporte une éducation, lire , écrire, compter... Il n'y avait semble-t-il pas d'école pour les orphelins et sans doute pour d'autres du côté de Périgueux dans la première partie du XiX siècle. L' école, telle que nous la connaissons quoique pas tout à fait,  se met en place un peu plus tard. Je vous passe un peu la toute fin mi-moralisatrice, mi-fataliste, qui veut que vivre simplement, c'est vivre heureux, sur quoi je n'adhère pas de trop, car c'est un peu dire contentez-vous de peu, d'autre se charge du plus.


En tous les cas, je ressens un creux d'avoir fini ce livre, quelque chose comme " j'ai lu un super bouquin, sur quoi vais-je pouvoir rebondir ?"

Merci, Eugène Leroy

mardi 8 février 2011

Jacquou le Croquant

Je quitte la Normandie de Flaubert et Maupassant, le Cher de Fournier pour atterrir dans le Périgord.
Dans la balade du XIX siècle, un excellent romande littérature de jeunesse, de grande jeunesse comme les contes de Flaubert dont "Un Coeur Simple" et " "Oliver Twist" de Charles Dickens ( plutôt de la première partie du XIX, et la scène se déroule en Angleterre ). Comme ces romans, le style est assez déconcertant, chez Flaubert le manque d'action, l'ironie insaisissable pour un lecteur non initié, chez Dickens, à l'opposé elle crève les yeux, et chez Eugène le Roy, l'emploi d'un vocabulaire d'une autre époque pourraient rebuter le lecteur mais le narrateur, "le drôle" devenu adulte, a , avec sa manière de conter qui saisit l'auditeur, tant et si bien qu'il est difficile de fermer le livre.

Je viens tout juste de le débuter et déjà je suis fascinée. La description de la vie des métayers en France en Aquitaine est des plus réalistes ( et horribles ). ce qui m'a plu d'entrée est la façon qu'a eu l'auteur de poser la scène dans le temps - 1815 - et les évènements de la France, c'est à dire lorsque Napoléon fût exilé, et que les royalistes vont essayer de retourner le pays vers l' Ancien Régime, et d'extirper les acquis de la Révolution de 1789 ( qui n'a que 26 ans  ! ).

lundi 24 janvier 2011

Les oeuvres classiques, la classe !

Actuellement j'ai un faible pour les classiques. Je vais en fait remettre à jour ma culture littéraire. A l'époque où les enseignants essayaient de me les faire ingurgiter, c'était un peu la croix et la bannière. En discutant avec quelques connaissances, je me suis aperçu que celles-ci en avaient déduit que l'esprit d'opposition propre à l'adolescence empêchait d'apprécier les œuvres à leur juste mesure. En tombant sur " Mme Bovary " de Flaubert, et en le dégustant, je me suis esclaffé "que nenni, point d'opposition il s'agissait, mais bel est bien de maturité , de recul sur la vie ; une manque de vision de la complexité d'un couple et des codes de la société ". 
La mésalliance à 17 ans importe peu sauf par esprit de contradiction, ou, au contraire, par l'acceptation d'une position sociale, il ne faut pas décevoir grand-mamy. Autrement écrit, l'appréciation des codes d'une époque révolue, hop à la trappe, d'autant plus que j'avais bien du mal à intégrer ceux qui avaient cours dans le lycée.

Vingt années plus tard, Quelques années plus tard, je suis pris d'une envie en faisant les brocantes. Et je me jette sur tout un tas de bouquins qui sentent bon la vieille cave, le carton pourri, la crise d'asthme tant est si bien que je ne peux faire mentir le proverbe : euh une histoire de nombre d'année qui n'attend pas .. enfin bref. Voilà ma collection de références de la littérature française remise  à jour. J'ai donc commencé très fort, ici, puis je me suis jeté sur "Mme Bovary", et  "Un Coeur Simple" de Flaubert mais aussi "Boule de Suif" de Guy de Maupassant. Moi qui ne suis absolument pas cancan, ni magasines pipol, je me suis régalé de la société paysanne et bourgeoise mise à nue, étalée, exhibée, écartelée, déployée, décodée, défrichée par ces deux auteurs. D'ailleurs  si proches l'un de l'autre, qu'il est presque impossible de lire l'un sans l'autre. Si Flaubert peut paraître indigeste, les nouvelles de Maupassant sont comme des bonbons acidulés mais des reviens-y ( genre "têtes brûlées" ou "couilles de chameau"). Je n'ai pu m'empêcher de sourire derrière certains textes atroces de Maupassant comme "une vente", "le Rosier de Mme Husson" ou "la Maison Tellier", la description des individus et de leurs caractères amènent un sentiment d'ironie souvent dérangeant comme dans "Boule de Suif" et " lit 29" ( ou la prostituée et la maîtresse deviennent des victimes désignées par leur condition ) ou "Mme Bovary", dans lequel Emma est trompée par ses rêves pipol ou plus précisément par l'ennui de l'éducation traditionnelle que pouvait recevoir les filles au XIX dans les couvents. ( des histoires d'amant et d'aventure ou d'amants aventuriers ).

Déjà à l'époque, dire, même sous le couvert d'anonymat et de fiction, obligeaient des obséquieux consternés à envoyer Flaubert en correctionnel. Il ne faut pas railler les bonnes gens, surtout s'ils croient se reconnaître dans les romans. D'ailleurs la victimisation est toujours d'actualité et il est toujours possible de se faire lyncher socialement ou physiquement à cause de ses écrits.


Et donc pour conclure qu'écrire d'autre qu'il faudrait faire passer  à nos adolescents que les classiques c'est la description de la vie et de l'histoire répétée. ( Sûrement s'en moquent-ils et ils ont bien raison, ils n'ont pas 17 ans pour rien ), et comme Bettelheim présentait les contes comme des textes qui permettent aux enfants se construire, les romans s'adressent  à une population plus mature qui sait bien qu'un nombre remarquable de ses individus divorcera et aura de nombreux enfants au sein d'une famille recomposée.

mardi 18 janvier 2011

de ces livres

Il est de ces livres que l'on a peur d'ouvrir. Il le faudrait cependant, il manque à la culture.

Néanmoins son titre crée une distance que l'on respecte. je croyais  de plus que c'était un livre qui traitait d'arbres avec un titre pareil. Sans doute avais-je trop entendu de "tu verras, c'est barbant". Et puis au détour d'une bibliothèque, je me suis laissé séduire. Sa tranche me regardait, un œil blanc qui se détachait de ses congénères. Il sentait le rance. Ses pages avaient besoin d'être caressées. Cette fois-ci je me lance.
 
Je débutais donc Le Grand Meaulnes. Néanmoins je n'étais pas dans ma bonne période. Morbleu, quel est ce grand nigaud à la recherche d'un pays perdu. C'est d'un romantique niais , dégoulinant ! beurk beurk et rebeurk !!
 
Un an plus tard,  je rangeais ma bibliothèque. J'avais acquis un grand nombre d'œuvres classiques. Et le revoilà. Il sentait le grenier. Décidément mes choix de lectures sont affaire d'odeur. Et cette fois-ci, le miracle s'accomplit, je rencontre les personnages : François, Augustin, Yvonne, Frantz et les autres me parlent.  Le Cher, les matinées fraîches et brumeuses, la sécheresse estivale, le bruit du parquet dans la salle de classe, les encriers, je ne sais quoi de nostalgique, me happent. J'avale, j'engloutis, je digère, c'est fini.
 
C'est une œuvre de jeunesse, si prometteuse de descendantes plus matures qui ne seront jamais écrites.
Hervé Alain Fournier a été abattu au début de la guerre de 14-18. 1914-1918. Il faut préciser maintenant. Dans 4 années, la faucheuse nous l'aura pris depuis 100 ans.
 

lundi 10 janvier 2011

Mme Badinter. Le Conflit, la Mère, la Femme

Mesdames et Messieurs, bonsoir
 
J'ai lu il y a quelques temps déjà le dernier Badinter. Madame Badinter.
 
j'ai donc lu le dernier Badinter " le conflit, la mère, la femme". Je le conseille à tout le monde, il est extrêmement lisible, peut être un peu plus abscons vers la fin lorsqu'elle se penche sur certains résultats d'études. Dans tous les cas, je l'ai trouvé bien plus accessible que " l'Amour en plus". Que je conseille néanmoins aussi à tout le monde. ( c'est celui dans lequel l'auteure démontre que l'instinct maternel n'existe pas.)
Je viens de sauter sur sa page wiki qui écrit que je suis évidemment inculte et qu'il me manque quelques autres textes à mon répertoire.
Je suis très fière d'avoir deux points communs avec cet illustre personnage, le premier est évident, le deuxième j'ai trois enfants. Pour le reste, je suis moyennement instruite, je n'ai aucune classe, et  surtout  je suis fauchée comme les blés et même pas jolie.
Faut il savoir se connaître soi-même et ses limites !
 
Pour résumé, et sans doute un peu mal, l'auteure rappelle que certaines associations de bien-pensants, de celles qui aiment cogiter à la place des autres et vous dire à votre place comment bien mener votre  vie et éduquer  vos enfants regroupement auquel doit adhérer mon voisin , cachés derrière de bons sentiments  chrétiens, collent le bébé aux tétons et donc la femme aux fourneaux.  Ce qui est d'autant plus facile dans les éternelles périodes  de crise économique. ( ça c'est pour la première partie). Certes. Hum. Elle a raison
 
La deuxième partie contient une analyse de l'impact des politiques sociales et familiales sur la natalité maitrisée dans les pays développés - ou en fait la contraception est possible -, ou plutôt, se pose la question inverse : ces gens-là font des enfants (ou pas), de quel type est la politique sociale et familiale du pays. Et de conclure après analyse d'études complexes que si les femmes ont la possibilité de faire des études, d'avoir une profession qu'elles apprécient et si le poids de l'image fantasmée de la mère parfaite n'est pas trop intense, le tout associé à une dynamique institutionnelle favorable ( moyen de garde, allocations ...), les femmes font des enfants. Sinon , point de chiards ( voyez l' Allemagne ). Enlevez une de ces quatre composantes et il n'y a plus de mouflets.
Bien fait !


A la fin j'ai trouvé cela un peu triste. Imaginez des pays sans marmots. Bonjour tristesse ! Une fois notre capacité à procréer maitrisée, l'humanité harmonisée, faire des enfants, les elever devient plus que secondaire, rasoir même.
Nous aurons toutes des petits chiens pour combler notre vide affectif. Et là aussi faut l'emmener au parc et ramasser le cacouna.