dimanche 30 décembre 2012

Voyage aux Ombres - Arleston, Alwett, Augustin, Guillo

Autant je n'avais pas accroché sur "L'expédion d' Alunÿs", autant là j'ai trouvé le thème ( certes classique ) de ce titre tiré du coffret " Légendes de Troy" bien sympathique. Une jolie princesse rêve d'être actrice mais voilà chez les Darshanites, seuls les hommes ou les catins montent sur les planches. Alors elle est mariée contre son gré à un artisan, mariage qui doit laver la honte tombée sur la famille à cause des idées farfelues de leur fille. De dépit la donzelle se suicide la nuit de ses noces. Là elle va atterrir aux Royaumes des Ombres et après quelques rencontres sanguinolentes, avec l'aide  d'un démon lubrique, elle va enfin pouvoir accomplir son rêve dans l'au-delà. Mais c'est sans compter sur son époux qui décide d'aller la chercher par delà la mort.
Bref toute allusion à certaines œuvres classiques et à la mythologie grecque n'est pas fortuite.

A lire pour tous ceux qui ont apprécié Lanfeust ou comme lecture découverte.

vendredi 28 décembre 2012

l'expédition d' Alunys - Arleston, Melanyn, Cartier

Dans son laboratoire du Conservatoire de Magie d'Eckmül, le sage Alunÿs est fébrile... Après des années de recherche, il est sur le point de formuler le quatorzième Enchantement Majeur qui doit faire de lui une légende parmi les sages et lui permettre de briguer le poste de Vénérable. Mais alors qu'il expérimente son enchantement sur Shepäh, son félin de compagnie, un accident le laisse intellectuellement diminué. Affublé de l'agaçant Kyslapeth et de la jeune herboriste Marikiri, tous deux apprentis et en stage de fin d'études, Alunÿs se lance sur les traces du légendaire Krobatridère, le seul qui pourrait lui permettre de recouvrer ses facultés... Une expédition qui les mènera par-delà la mer Furieuse infestée de pirates, jusqu'aux lointaines et inhospitalières îles de l'archipel Haggatoe, à la rencontre d'une destinée pour le moins inattendue. Quand la grande aventure de Troy devient délicieusement loufoque...

je vous ai copié la présentation de l'éditeur. Vous savez que ce n'est pas mon habitude.  Je ne savais pas quoi raconté tellement j'ai trouvé cette bd affligeante en regard de ses ainées. Scénario inconsistant, humour délavé, pâle imitation de personnage.. En matière d'exploitation du filon, celle-ci constitue un chef-d'oeuvre dans le genre médiocrité qui colle avec la mauvaise reproduction, un vilain clone dégénéré.

Mon avis : si vous avez aimé Lanfeust, fuyez.

lundi 24 décembre 2012

Lettres du père Noël - J.R.R Tolkien

Et bien voilà un livre d'actualité et franchement indémodable. J'ai essayé de le lire à mes enfants mais ils n'ont pas été réceptifs, trop grand peut être déjà, et le dernier trop petit peut être. Dommage.
Un petit roman épistolaire qui reprend les lettres qu'écrivaient Tolkien en se faisant passer pour le Père Noël. Il est possible d'y reconnaître rapidement l'univers Tolkien avec les elfes, les gnomes, les gobelins, les facéties de l'ours polaire et le docte Père Nöel a bien un côté Gandalf. Les lettres d'origine sont reproduites avec l'écriture tremblante du père Noël qui a froid et qui est fatigué, les tâches de l'ours qui n'est pas soigneux ni habiles,  ainsi que les dessins les agrémentant.  Les textes recouvrent la période de 1920 à 1943. Ils sont d'abord courts puis se complexifient à fur et à mesure des années. Pour quelques unes, il aurait été intéressant d'avoir les lettres qu'envoyaient les enfants mais ce manque ne gène pas la lecture.

Edition Pocket, 111 pages.

Madame, monsieur l'éditeur, les caractères sont tous petits, j'ai les yeux tout cassés et j'ai vraiment peiné sauf pour l'ours qui écrit en gras avec ses grosses pattes. je ne vous parle pas des pattes de mouche de l' elfe.


vendredi 21 décembre 2012

Le Roi des Juifs - Nick Tosches

Voici donc ce soir ma dernière chronique pour Ys, enfin pas tout à fait, car je dois encore finir Belle du Seigneur et aussi ce roman incroyable, une belle découverte aussi, le Roi des Juifs de Nick Tosches et je ferai alors un petit mot pour l'occasion. Ceci écrit, le choix d'un titre dans la catégorie biographie a été laborieux pour la simple et bonne raison que je n'ai jamais lu ce style de bouquin. Ne jamais dire Fontaine ...
J'hésitais entre celui sur les Fitzgerald qui me tentait bien d'autant plus que j'avais déjà lu " Alabama Song " de Gilles Leroy ou alors,  sélectionner dans un tout autre registre, la bio des Pierres Roulantes ?
Mais c'est en survolant la quatrième de couverture du " Roi des Juifs" que je n'ai pu résister, j'étais trop intrigué, comment une bio traitant d'un voleur pouvait-elle s'appeler le Roi des Juifs ? Bon j'ai bien une amorce d'explication d'après les textes bibliques  ( le Christ a été condamnée et executé comme un voleur ) mais je ne saurais absolument dire si cela correspond à l'esprit du bouquin car je n'en suis qu'à la page 104 soit à peine à un quart du bout du bout. Non mais parce que je comptais l'avaler vite fait bien fait entre le 12 et le 21 mais le bouquin est trop à la fois dispersé - pour mon plus grand plaisir -  entre les références théologiques, les passages déjantés, pour ensuite revenir au sujet  à savoir Arnold Rothstein, un gangster des années 20. J'adore particulièrement ses mises en relation d'univers totalement différents, comme celle de Babylone et du NY des années folles et ses chutes dithyrambiques de fin de chapitres qui laissent pantoises.
Je perçois ( enfin façon d'écrire, ça fait mal comme une poutre dans l'oeil )  tout de même une forme d'ironie ou de cynisme même pas masqué qui font quelques fois grincer des dents, insupportable, un peu comme la critique de la noblesse d' Etat  dans Belle du Seigneur, ou de la description de l'arrivée des américains dans Rome chez Malaparte.

Je vous rassure tout de suite, quelques chapitres ressemblent à ceux tirer de roman plus conventionnel.

Le précédent roman de l'auteur, la Main de Dante a été un événement littéraire mondial et je sens que je ne vais pas m'en priver, merci Ys pour cette belle ( mais complexe ) découverte.

A lire si vous êtes intéressé par les questions religieuses et les casse-têtes.

Quelques mots :

Comment se fait-il que seuls les disciples de Yéchoua en soient venus à être connues sous le nom de "chrétiens", épithéte créée à la Renaissance pour désigner ceux qui croyaient en " l'Oint" ?


Notre liberté est tellement fragile : si on disait des cochonneries à son sujet, ou si on se contentait d'en penser, ça pourrait lui être fatal.





mercredi 12 décembre 2012

Belle du Seigneur - Albert Cohen

J'ai eu beau essayer de l'éviter, de faire des ronds tout autour, il a bien fallu que je choisisse un livre, qu'écris-je, un annuaire, un petit Robert, bref faire mon choix dans la catégorie pavé d'Ys. Arf j'ai donc demandé à ma bibliothécaire Bienaimée, qui s'est écriée " oh mais il faut lire Belle du ...". Me voilà donc avec le volumeux volume sous le bras, sur les genoux, sous le coude, sur le canapé, dans le lit. Et ça dur longtemps du Albert Cohen. Il n'est pas du genre à s'envoyer en l'air en deux coups de cuillères à pot, non que nenni, c'est que non content de faire 853 pages chez Gallimard, c'est que les voilà touffues, poilues la belle, elle fait son poids en encre de mots charmants. De fait j'ai pris du retard et je n'ai encore lu que le 3/4 du roman c'est  à dire 600 pages sur les 853.

Je ne vais pas m'étendre sur le style qui est très esthétique ou de la chronologie  des événements parfois déroutante, des changements de voix, des phrases sans points, je vais plutôt parler de mon calage  à la page 300 environ, parce ouuuuuuhhhh je ne pouvais plus des gorilleries et des babouineries, que diantre j'avais besoin d'action, un peu d'air, j'ai donc lu un roman graphique dont je vous parlerais plus tard, peut être.
Mais une fois passé le cap houleux, quel délice ! avant la page 300, il n'est question pour ainsi dire que d' Adrien Deume et de ses proches, de la suffisance de leur vie de tous les jours, de la vie professionnelle d' Adrien, jusqu'à l'overdose, j'étais saturé par la médiocrité du personnage décrit et du cynisme ambiant. Pourtant, s'il s'agit des Deume, l'auteur est resté dans un narratif grinçant mais pas tellement offensif, il est con, interessé, Adrien, calculateur, arriviste, puant mais pas méchant. Seulement voilà c'est sa nature ma ptite dame, tellement un planificateur desséchant qu'il va même arranger son mariage avec une bourgeoise orpheline et déprimée, Ariane Auble pour se la péter. Enfin façon d'écrire, il ne pète pas grand chose, l' Adrien, en plus, c'est un mauvais coup, de fait la belle, elle lui préfère le beau Solal, 32 dents, Sous-Secrétaire à la Société des Nations et neveu de Mangeclous, personne haute en couleur. Alors pour revenir à l'offense, le fonctionnaire  est, lui, ratatiné, assassiné le ministre, écrabouillé le sous-fifre, laminé le gratte-papier. Tout le monde en prend pour son grade, et il n'en manque pas des grades au sein de la fonction internationale. Croustillant de savoir que l'auteur en était.

Alors l'histoire avait été rapporté par ma bibliothécaire comme The Histoire d'Amour et j'ai d'ailleurs pu lire effectivement dans différents blogs qu'il s'agit de The Love Story par excellence. Donc je vais faire ma provocatrice car franchement je n'appelle pas ça une histoire d'amour. Ou Alors Amour Kleenex ? Car très rapidement ( 3 mois ! ) notre Casanova magnifique ( il ne collectionne pas mais il n'en est pas à son coup d'essai, et puis le texte est cru parfois , j'ai toujours trouvé Don Giovanni moins salace par exemple) se lasse de sa mignonnette et il semble bien, là où j'en suis, qu'il la conserve par pitié. Et elle avec sa puérilité, son asservissement volontaire et consenti sont tout simplement répugnants. Bref je sens bien que cette romance va finir dans le fond du canal car de toute façon les histoires d'amour finissent mal en général.

Non franchement ce qui m'a fait frissonner est bien la critique de tout un pan de la société la bourgeoisie la noblesse, les militaires haut-gradés, les hauts fonctionnaires , les domestiques, les bigots, tout ce petit monde et ses meurtres entre amis sourire aux lèvres mais couteaux tirés sous la table dans la période délicate de l’avènement du nazisme. Car Solal est israélite, j'ai omis de l'écrire. La tentacule hideuse de la haine séculaire va le happer mais encore en filigrane, enfin au 3/4 du roman il n'est déjà plus rien.


Quelques mots choisis :

Je n'ai pas l'impression qu'une seule femme ait été amoureuse du grand Christ, au temps où il vivait homme aux yeux tristes. Pas assez viril, miaulaient les demoiselles de Galilée. Elles devaient lui reprocher de tendre l'autre joue.

Ces barbouillons vont tout me cochonner par terre. Enfin je ferai bien tiptop quand ils seront partis pour que tout soye bien implacable.

[...] au fond ce truc de nous dire vous pour mieux sentir le tu de certains moments quelquefois quand il me regarde les deux pointes deviennent si dure que ça me gène parce que ça doit se voir à travers la robe [...]

Ah mes amis, si tous les cornus d' Europe portaient lampion, ô miséricorde, quelle illumination !

Après avoir proféré d'aimables vérités premières, ils avaient sorti leurs antennes, s'étaient tâtés socialement en s'informant réciproquement, sans qu'il y parût, de leurs professions et relations respectives.