dimanche 30 décembre 2012

Voyage aux Ombres - Arleston, Alwett, Augustin, Guillo

Autant je n'avais pas accroché sur "L'expédion d' Alunÿs", autant là j'ai trouvé le thème ( certes classique ) de ce titre tiré du coffret " Légendes de Troy" bien sympathique. Une jolie princesse rêve d'être actrice mais voilà chez les Darshanites, seuls les hommes ou les catins montent sur les planches. Alors elle est mariée contre son gré à un artisan, mariage qui doit laver la honte tombée sur la famille à cause des idées farfelues de leur fille. De dépit la donzelle se suicide la nuit de ses noces. Là elle va atterrir aux Royaumes des Ombres et après quelques rencontres sanguinolentes, avec l'aide  d'un démon lubrique, elle va enfin pouvoir accomplir son rêve dans l'au-delà. Mais c'est sans compter sur son époux qui décide d'aller la chercher par delà la mort.
Bref toute allusion à certaines œuvres classiques et à la mythologie grecque n'est pas fortuite.

A lire pour tous ceux qui ont apprécié Lanfeust ou comme lecture découverte.

vendredi 28 décembre 2012

l'expédition d' Alunys - Arleston, Melanyn, Cartier

Dans son laboratoire du Conservatoire de Magie d'Eckmül, le sage Alunÿs est fébrile... Après des années de recherche, il est sur le point de formuler le quatorzième Enchantement Majeur qui doit faire de lui une légende parmi les sages et lui permettre de briguer le poste de Vénérable. Mais alors qu'il expérimente son enchantement sur Shepäh, son félin de compagnie, un accident le laisse intellectuellement diminué. Affublé de l'agaçant Kyslapeth et de la jeune herboriste Marikiri, tous deux apprentis et en stage de fin d'études, Alunÿs se lance sur les traces du légendaire Krobatridère, le seul qui pourrait lui permettre de recouvrer ses facultés... Une expédition qui les mènera par-delà la mer Furieuse infestée de pirates, jusqu'aux lointaines et inhospitalières îles de l'archipel Haggatoe, à la rencontre d'une destinée pour le moins inattendue. Quand la grande aventure de Troy devient délicieusement loufoque...

je vous ai copié la présentation de l'éditeur. Vous savez que ce n'est pas mon habitude.  Je ne savais pas quoi raconté tellement j'ai trouvé cette bd affligeante en regard de ses ainées. Scénario inconsistant, humour délavé, pâle imitation de personnage.. En matière d'exploitation du filon, celle-ci constitue un chef-d'oeuvre dans le genre médiocrité qui colle avec la mauvaise reproduction, un vilain clone dégénéré.

Mon avis : si vous avez aimé Lanfeust, fuyez.

lundi 24 décembre 2012

Lettres du père Noël - J.R.R Tolkien

Et bien voilà un livre d'actualité et franchement indémodable. J'ai essayé de le lire à mes enfants mais ils n'ont pas été réceptifs, trop grand peut être déjà, et le dernier trop petit peut être. Dommage.
Un petit roman épistolaire qui reprend les lettres qu'écrivaient Tolkien en se faisant passer pour le Père Noël. Il est possible d'y reconnaître rapidement l'univers Tolkien avec les elfes, les gnomes, les gobelins, les facéties de l'ours polaire et le docte Père Nöel a bien un côté Gandalf. Les lettres d'origine sont reproduites avec l'écriture tremblante du père Noël qui a froid et qui est fatigué, les tâches de l'ours qui n'est pas soigneux ni habiles,  ainsi que les dessins les agrémentant.  Les textes recouvrent la période de 1920 à 1943. Ils sont d'abord courts puis se complexifient à fur et à mesure des années. Pour quelques unes, il aurait été intéressant d'avoir les lettres qu'envoyaient les enfants mais ce manque ne gène pas la lecture.

Edition Pocket, 111 pages.

Madame, monsieur l'éditeur, les caractères sont tous petits, j'ai les yeux tout cassés et j'ai vraiment peiné sauf pour l'ours qui écrit en gras avec ses grosses pattes. je ne vous parle pas des pattes de mouche de l' elfe.


vendredi 21 décembre 2012

Le Roi des Juifs - Nick Tosches

Voici donc ce soir ma dernière chronique pour Ys, enfin pas tout à fait, car je dois encore finir Belle du Seigneur et aussi ce roman incroyable, une belle découverte aussi, le Roi des Juifs de Nick Tosches et je ferai alors un petit mot pour l'occasion. Ceci écrit, le choix d'un titre dans la catégorie biographie a été laborieux pour la simple et bonne raison que je n'ai jamais lu ce style de bouquin. Ne jamais dire Fontaine ...
J'hésitais entre celui sur les Fitzgerald qui me tentait bien d'autant plus que j'avais déjà lu " Alabama Song " de Gilles Leroy ou alors,  sélectionner dans un tout autre registre, la bio des Pierres Roulantes ?
Mais c'est en survolant la quatrième de couverture du " Roi des Juifs" que je n'ai pu résister, j'étais trop intrigué, comment une bio traitant d'un voleur pouvait-elle s'appeler le Roi des Juifs ? Bon j'ai bien une amorce d'explication d'après les textes bibliques  ( le Christ a été condamnée et executé comme un voleur ) mais je ne saurais absolument dire si cela correspond à l'esprit du bouquin car je n'en suis qu'à la page 104 soit à peine à un quart du bout du bout. Non mais parce que je comptais l'avaler vite fait bien fait entre le 12 et le 21 mais le bouquin est trop à la fois dispersé - pour mon plus grand plaisir -  entre les références théologiques, les passages déjantés, pour ensuite revenir au sujet  à savoir Arnold Rothstein, un gangster des années 20. J'adore particulièrement ses mises en relation d'univers totalement différents, comme celle de Babylone et du NY des années folles et ses chutes dithyrambiques de fin de chapitres qui laissent pantoises.
Je perçois ( enfin façon d'écrire, ça fait mal comme une poutre dans l'oeil )  tout de même une forme d'ironie ou de cynisme même pas masqué qui font quelques fois grincer des dents, insupportable, un peu comme la critique de la noblesse d' Etat  dans Belle du Seigneur, ou de la description de l'arrivée des américains dans Rome chez Malaparte.

Je vous rassure tout de suite, quelques chapitres ressemblent à ceux tirer de roman plus conventionnel.

Le précédent roman de l'auteur, la Main de Dante a été un événement littéraire mondial et je sens que je ne vais pas m'en priver, merci Ys pour cette belle ( mais complexe ) découverte.

A lire si vous êtes intéressé par les questions religieuses et les casse-têtes.

Quelques mots :

Comment se fait-il que seuls les disciples de Yéchoua en soient venus à être connues sous le nom de "chrétiens", épithéte créée à la Renaissance pour désigner ceux qui croyaient en " l'Oint" ?


Notre liberté est tellement fragile : si on disait des cochonneries à son sujet, ou si on se contentait d'en penser, ça pourrait lui être fatal.





mercredi 12 décembre 2012

Belle du Seigneur - Albert Cohen

J'ai eu beau essayer de l'éviter, de faire des ronds tout autour, il a bien fallu que je choisisse un livre, qu'écris-je, un annuaire, un petit Robert, bref faire mon choix dans la catégorie pavé d'Ys. Arf j'ai donc demandé à ma bibliothécaire Bienaimée, qui s'est écriée " oh mais il faut lire Belle du ...". Me voilà donc avec le volumeux volume sous le bras, sur les genoux, sous le coude, sur le canapé, dans le lit. Et ça dur longtemps du Albert Cohen. Il n'est pas du genre à s'envoyer en l'air en deux coups de cuillères à pot, non que nenni, c'est que non content de faire 853 pages chez Gallimard, c'est que les voilà touffues, poilues la belle, elle fait son poids en encre de mots charmants. De fait j'ai pris du retard et je n'ai encore lu que le 3/4 du roman c'est  à dire 600 pages sur les 853.

Je ne vais pas m'étendre sur le style qui est très esthétique ou de la chronologie  des événements parfois déroutante, des changements de voix, des phrases sans points, je vais plutôt parler de mon calage  à la page 300 environ, parce ouuuuuuhhhh je ne pouvais plus des gorilleries et des babouineries, que diantre j'avais besoin d'action, un peu d'air, j'ai donc lu un roman graphique dont je vous parlerais plus tard, peut être.
Mais une fois passé le cap houleux, quel délice ! avant la page 300, il n'est question pour ainsi dire que d' Adrien Deume et de ses proches, de la suffisance de leur vie de tous les jours, de la vie professionnelle d' Adrien, jusqu'à l'overdose, j'étais saturé par la médiocrité du personnage décrit et du cynisme ambiant. Pourtant, s'il s'agit des Deume, l'auteur est resté dans un narratif grinçant mais pas tellement offensif, il est con, interessé, Adrien, calculateur, arriviste, puant mais pas méchant. Seulement voilà c'est sa nature ma ptite dame, tellement un planificateur desséchant qu'il va même arranger son mariage avec une bourgeoise orpheline et déprimée, Ariane Auble pour se la péter. Enfin façon d'écrire, il ne pète pas grand chose, l' Adrien, en plus, c'est un mauvais coup, de fait la belle, elle lui préfère le beau Solal, 32 dents, Sous-Secrétaire à la Société des Nations et neveu de Mangeclous, personne haute en couleur. Alors pour revenir à l'offense, le fonctionnaire  est, lui, ratatiné, assassiné le ministre, écrabouillé le sous-fifre, laminé le gratte-papier. Tout le monde en prend pour son grade, et il n'en manque pas des grades au sein de la fonction internationale. Croustillant de savoir que l'auteur en était.

Alors l'histoire avait été rapporté par ma bibliothécaire comme The Histoire d'Amour et j'ai d'ailleurs pu lire effectivement dans différents blogs qu'il s'agit de The Love Story par excellence. Donc je vais faire ma provocatrice car franchement je n'appelle pas ça une histoire d'amour. Ou Alors Amour Kleenex ? Car très rapidement ( 3 mois ! ) notre Casanova magnifique ( il ne collectionne pas mais il n'en est pas à son coup d'essai, et puis le texte est cru parfois , j'ai toujours trouvé Don Giovanni moins salace par exemple) se lasse de sa mignonnette et il semble bien, là où j'en suis, qu'il la conserve par pitié. Et elle avec sa puérilité, son asservissement volontaire et consenti sont tout simplement répugnants. Bref je sens bien que cette romance va finir dans le fond du canal car de toute façon les histoires d'amour finissent mal en général.

Non franchement ce qui m'a fait frissonner est bien la critique de tout un pan de la société la bourgeoisie la noblesse, les militaires haut-gradés, les hauts fonctionnaires , les domestiques, les bigots, tout ce petit monde et ses meurtres entre amis sourire aux lèvres mais couteaux tirés sous la table dans la période délicate de l’avènement du nazisme. Car Solal est israélite, j'ai omis de l'écrire. La tentacule hideuse de la haine séculaire va le happer mais encore en filigrane, enfin au 3/4 du roman il n'est déjà plus rien.


Quelques mots choisis :

Je n'ai pas l'impression qu'une seule femme ait été amoureuse du grand Christ, au temps où il vivait homme aux yeux tristes. Pas assez viril, miaulaient les demoiselles de Galilée. Elles devaient lui reprocher de tendre l'autre joue.

Ces barbouillons vont tout me cochonner par terre. Enfin je ferai bien tiptop quand ils seront partis pour que tout soye bien implacable.

[...] au fond ce truc de nous dire vous pour mieux sentir le tu de certains moments quelquefois quand il me regarde les deux pointes deviennent si dure que ça me gène parce que ça doit se voir à travers la robe [...]

Ah mes amis, si tous les cornus d' Europe portaient lampion, ô miséricorde, quelle illumination !

Après avoir proféré d'aimables vérités premières, ils avaient sorti leurs antennes, s'étaient tâtés socialement en s'informant réciproquement, sans qu'il y parût, de leurs professions et relations respectives.






mercredi 21 novembre 2012

Extrêmement Fort et Incroyablement Près - Johnatan Safran Foer

Voici mon avant-avant dernière lecture pour le challenge d'Ys. Vous avez deviné : pour le 12/12/12, il va falloir que je lise deux bouquins si je veux être dans les temps. Je réussis si ma bibliothécaire a pu me ramener le titre que je souhaite lire dans la catégorie "biographie". Quant à l'autre catégorie, le pavé, j' ai déjà bien engagé un titre. ( mystère, mystère ). Et je crois que je l'ai bien choisi, suis fière !.

Donc ce soir c'est lecture on ne peut plus américaine par un jeune auteur ( forcément plus que moi ), donc un sauvageon de 35 ans qui a l'audace d'écrire merveilleusement bien pour un américain et surtout qui développent des particularités stylistiques en se servant du livre comme d'un objet à exploiter l'espace et agrémenter de photos contextuelles. L'effet est très réussi, on n'aime ou pas, et tout les cas il permet d'entrer dans l'intimité de l'esprit des gens comme si nous étions des espèces de télépathes qui s'insinueraient  dans la tête des personnages tels des voyeurs de l'esprit.

J'avoue que l'exercice n'est pas précisément simple et qu'il a fallu que je m'accroche. je m'explique : Le récit est celui d'un petit ( parce qu'à 9 ans , on est grand ) garçon très précoce qui a perdu son père dans les événements du 11 septembre 2001 que nous connaissons tous. Oskar cherche la serrure qu'ouvre une clé qu'il a découvert dans un vase que son père a ramené quelques jours avant sa disparition. A cette clé est associée le mot Black, et Oskar va essayer de rencontrer tous les porteurs de ce nom, à New-York City,  pour connaître les derniers moments vécus par son père. La solitude de ce petit gars et le sentiment de perte qu'il nous transmet et extrêmement violent à la limite du supportable du début à la fin. Puis il y a le récit de la grand-mère, la mère du père disparu, et c'est bien ce récit là sur lequel j'ai buté, le passage des lieux "rien" et ceux "quelque chose", vers la page 150, est si particulier  de non-dits,  si saisissant avec toutes ses règles absurdes, comme si il était question de s'excuser de vivre encore,  car un autre drame qui se dévoile au fur et à mesure du texte a frappé cette famille. D'ailleurs c'est après ce passage que j'ai lu Blast, pour faire un break, en quelque sorte je ne changeais pas vraiment de thème.

Le ton est donc sur deux registres, celui de l'enfant et de sa mère dont la relation est entamée par le lourd fardeau de la culpabilité que provoque la perte de l'être aimé, par la colère et l'incompréhension et bien sûr tard tard dans l'histoire l'acceptation et la réconciliation et d'autre part l'histoire de la grand-mère et du grand-père ( muet ! ) qui eux-mêmes ont fait l'expérience des bombardements alliés sur Dresde.

Je ne suis pas exactement sûre que l'auteur ait voulu faire un parallèle absolu entre le pilonnage de l' Allemagne à la fin de la guerre et le terrorisme mais évidemment la violence reste la violence et desfois des morts ou des vivants , il arrive de se demander lesquels sont les plus présents. L'auteur a commis là un travail difficile et d'une rare sensibilité.

quelques mots

je me suis dit, que si tout le monde pouvait voir c que j'ai vu, nous n'aurions plus jamais de guerre.

Il avait des cellules, et maintenant, elles sont sur les toits, et dans le fleuve, et dans les poumons de millions de gens à New-York, qui le respirent à chaque fois qu'ils parlent !





lundi 19 novembre 2012

Challenge de Lune - nouvelles et novelas

Un éclat de Lune qui nous lance des défis, allons bon...
Un défi qui dure un an, du 12/12/12 au 11/12/13. et puis j'aime beaucoup lire des nouvelles, le temps d'un soir. et puis le 12/12/12 je devrais avoir fini le challenge d' Ys. Alors...

Challenge nouvelles et novelas de Lune

Il y a trois catégories, de petits à moyens et gros lecteurs. les nouvelles sont souvent d'excellent supports pour découvrir des auteurs et la SF en regorge, Asimov, Andrevon, Bradbury, Willis, Brown et bien bien d'autres.


samedi 17 novembre 2012

Blast - Larcenet

Cette lecture fait suite à celle du Combat Ordinaire. Les deux histoires n'ont rien à voir sauf qu'elles se déroulent ici et maintenant.

j'ai lu les deux premiers volets, "Grasse Carcasse" et "L'Apocalypse selon Saint Jacky" aux éditions Dargaud. Il en existe un troisième : La tête la première.


L'histoire : Polza, ou Souviens toi des préceptes de Lénine, après des années sans voir son père, le retrouve mourant sur un lit d'hôpital. Fuyant cette momie agonisante, Il se retrouve à boire et à manger des barres chocolatées quand il est victime d'une hallucination, le Blast. Il n'aura de cesse de rechercher cette sensation qu'il pense retrouver en quittant la modernité, comme un ascète en méditation. A la fin de ses pérégrinations, accusé du meurtre d'une femme, il se retrouve à raconter son histoire à deux inspecteurs.

Blast traite d'un thème très humain qui est celui de la reconstruction ( recon-destruction ? ) suite à la perte d'un ( ou des, ici ) proches et de la culpabilité. Enfin à mes yeux ce sont les thèmes principaux de l'histoire même si l'ensemble est enveloppé dans une couche de polar noir, très noir.
D'ailleurs tout le dessin est en noir et blanc, à l'encre de chine je présume.

A travers les propos du clochard qu'est devenu Polza, anciennement un écrivain gastronomique, alcoolique et obèse, fils d'un chauffeur routier Italien, il est possible de retrouver l'esprit du Combat Ordinaire, ce regard sur l'humanité si acerbe, appuyé, réfléchi mais sans malveillance. Car les personnages principaux de Larcenet s'auto-mutilent, souffrent d'angoisses abominables mais l'horreur ultime est distribuée aux  personnages secondaires.

Mon avis : Heureusement qu'il s'agit d'un roman graphique et pas d'un texte. Je crois que ce serait imbouffable de noirceur. La qualité essentielle, outre le scénario consistant, est cette capacité qu'a eu le dessinateur à faire passer de l'émotion à travers le regard, les attitudes de ses personnages dont les traits sans être particulièrement réalistes sont d'une rare expression. De grandes planches sans texte ponctuent le roman, le dessin suffit à lui même. La fin est surprenante car une donnée vient s'introduire en cours d'histoire et je me suis dit " Ouf", tout n'est pas tout noir quand même.

Aussi j'aimerais savoir pourquoi Larcenet dessine de tels pifs à ces personnages. Celui du père est particulièrement troublant, représenté comme un bec de Héron d'après Polza, j'y voyais plutôt la lame de la Faux.

quelques bulles :

Comment ne pas se haïr quand vers huit ans on réalise qu'on partage la condition des ustensiles de cuisine ?

La vérité est plus facile à dire qu'à entendre.

 Et comme il ya une belle référence aux Red Hot, je ne vais pas me priver !

lundi 12 novembre 2012

L'enfant du Jeudi - Sonya Hartnett

L'enfant du Jeudi regarde des Walt Disney. Pardon, pardon je n'ai pas pu m'empêcher cette petite référence, certes tardive, à l'actualité.

Voici dans ma dernière ligne droite du challenge des 12  d'Ys, qui se termine le 12 décembre. ( Peut être le 21 ? faut que je vois avec Ys ) qui nous emmène cette fois-ci visiter la plume des écrivains d Australasie.
C'est un roman catalogué jeunesse en France, ce qui n'est pas étonnant dans le sens où le narrateur rapporte les événements survenus pendant son enfance, comme peut l'être Eugène Leroy et son  Jacquou le Croquant. Et comme d'ailleurs ce roman d' Aquitaine, l' enfant du jeudi ne se laisse pas apprivoiser facilement, il est résistant, rebelle et le ton, bien que pouvant apparaître naïf, n'est pas puéril. Le thème ne si prête pas, la misère dans les campagnes australiennes, pendant l'Entre-Deux Guerre, et tout aussi incisive et gourmande de chair humaine que partout dans le monde même si il semble plus facile de si nourrir de lapins que dans la ville de Dublin des Cendres d'Angela de Frank MacCourt.

Quelques mots de l'histoire : Harper Flute n'a que 7 ans quand son puîné, Tin, est victime d'un étrange accident dont il survit grâce à sa propre endurance alors que leur mère met au monde un nouvel enfant. Suite à cet accident, Tin n'aura de cesse de creuser la terre sillonnant la campagne par les racines.

C'est étrange n'est ce pas ? En fait, les épisodes avec l'enfant sauvage que va devenir Tin sont anecdotiques mais ponctuent les moments forts du roman. A tel point qu'il me vint l'idée que l'action de creuser la terre devait être une allégorie de toutes les expressions du genre "tomber plus bas que Terre", "manger les pissenlits par la racine", " creuser son trou", " courir ventre à terre" ( dans un pays plein de lapins ),  et même vers la fin du "Laboureur et ses enfants" de Jean de la Fontaine, même si le père est un piètre paysan. Parlons-en du père, Court Flute, justement, brisé par la fourberie de son propre père, la première guerre mondiale, l'ignorance du métier d'agriculteur, par une terre  par trop aride, ( le bush australien ), et achevé par la Grande Récession. Néanmoins malgré ce tableau gris foncé se révèle beaucoup de tendresse envers les enfants, de compréhension, de partage mais aussi de fratrie et d'orgueil d'homme, jusqu'au drame.

Le roman est court, 221 pages dans la collection " Les Grandes Personnes". La plume est simple mais le ton dur sans cruauté ou alors celle de l'enfance. J'ai beaucoup apprécié cette façon qu'a eu l'auteur de transformer les perceptions de Harper, notre narratrice, avec la maturité.

Mon avis : A lire si vous avez aimé les Raisins de la Colère , Jacquou le Croquant. A éviter si vous êtes déprimé, à conseiller aux ados qui se plaignent tout le temps ( aux autres aussi d'ailleurs ).

Quelques mots :

Que serait donc ce pays si les hommes n'étaient pas payés pour le labeur ?

La seule chose que je pouvais faire, c'était ce qu'on attendait de moi : avoir huit ans et ne rien savoir.

Je l'ignorais encore à l'époque, mais je commençais à comprendre que le monde n'était pas un lieu unique, mais qu'il était double et que seules les années permettaient de passer de l'un à l'autre.


dimanche 4 novembre 2012

Mahlorne T1 - Le Trait d' union des mondes - Jérome Camut


Comment vous dire ? Un livre dont l'intrigue paraît prometteuse...
Tenez lisez la quatrième de couverture  :

On trouve des traces de Malhorne à toutes les époques. De Malhorne ou de l’une de ses réincarnations. Des ossements, une empreinte de pied marquée à tout jamais dans le permafrost sibérien, une peinture rupestre, un symbole gravé sur un mégalithe, une statue figée en Louisiane et d’autres identiques à divers endroits du globe. Il est là. Depuis toujours. Jamais il n’a manqué un âge. Et pourtant, mis à part les siens, nul n’a jamais su qui il est, ni où il se trouve. Aujourd’hui, la traque a enfin commencé. Des hommes ont trouvé sa piste et la remontent inexorablement. Seulement voilà ! Avec six milliards d’êtres humains, il peut s’agir de n’importe qui. Et c’est peut-être vous, ou l’un de vos proches, mais vous ne le savez pas encore...
...et sincèrement elle l'est. Ajoutons en plus que le démarrage sur les chapeaux de roue n'est pas sans rappeler "Autremonde" de Tad Williams. Alors là je me dis que j'ai trouvé la perle du genre. Et ben non. Dommage.
Dès que la vilaine Fondation Prométhée entre en jeu il faudra attendre une bonne vingtaine de chapitre avant que l'histoire se relance. Le jeu de piste pour trouver Mahlorne sous couvert pseudo-scientifique est clairement aussi fastidieux pour les chercheurs que pour les lecteurs. Et j'ai bien failli lâché au cours de ces passages de dialogues creux menés par des personnages fades où la psychologie est de l'ordre du cliché. Après l'histoire connaît un nouveau regain, surtout quand le narrateur d'abord externe est remplacé par Mahlorne, là le style s'améliore, le conteur est chaud et c'est avec délice que nous nous glissons dans sa peau.

Un bémol, le truc qui me fait grincer des dents, le rôle de la femme dans ce bouquin qui se limite à la procréation et au sexe, heureusement qu'une journaliste se pointe pour savoir que, non, chères soeurs, nous ne sommes pas des utérus à pattes.

Aussi le livre aurait fait un bon roman jeunesse il a le mérite de visiter différents continents et de fait leurs peuplades, moeurs et coutumes, certes de façon ( très ) allégée mais pas inintéressante non plus, d'ailleurs l'anti-héro est ethnologue. Je ne crois pas que les éditeurs jeunesse apprécient les scènes olé-olé donc c'est mort pour la catégorie ( et puis peut être que l'auteur ne souhaitait pas ce positionnement ).

Néanmoins, il ne faut pas tirer sur le pianiste car malgré ces travers qui pourraient laisser un goût amer, j'ai lu le bouquin jusqu'au bout, et pas seulement pour le noter pour le Cercle d' Atuan, c'est que vraiment il a un je ne sais quoi d'intrigant et la fin promet un bon rebondissement sur le tome 2.
Alors en matière de lecture de l'imaginaire , ce livre est très bien pour les personnes qui ne sont pas des adeptes de la féerie



Quelques morceaux choisis

Contente toi de peu, amuse toi de tout.

Je pense que l'univers a crée la conscience humaine dans le seul but de se faire admirer.

Je pourrai débattre jusqu'à la folie de la prépondérance du verbe sur l'image.

dimanche 21 octobre 2012

Combat Ordinaire - Manu Larcenet

Il y avait longtemps que je n'avais pas fait la découverte d'une bd qui me touche. J'avais, dans une autre vie, particulièrement apprécié " les Passagers du Vents"de Bourgeon, "Magasin Général" de Loisel mais je n'aurais jamais crû que " Le Combat Ordinaire" me ferait passer des rires aux larmes. Il y a 4 albums,  j'ai particulièrement apprécié les deux premiers. Même si le reste se lit tout aussi bien.
Il s'agit donc d'une tranche de vie, celle qui tourne autour d'un photographe prenant la décision de ne plus faire de sensationnel pour s'intéresser aux ouvriers des chantiers navals, leur travail puis leur licenciement, le démantèlement des entrepôts où ils ont trimé toute leur vie durant.



Ca s'est la trame principale mais, autrement, Marco nous entraîne dans son quotidien, ses crises d'angoisse, chez son frère, avec sa compagne véto, chez ses parents, au cours de ses reportages. Un roman graphique contemporain à la plume naïve mais percutante qui ne peut pas laisser indifférent dans son interrogation sur la place des individus dans la société.

J'ai été un peu attristé de lire dans un article que l'auteur trouvait son personnage niais. je le trouve pour ma part plutôt hypersensible, entier, un poil cabot, sans doute naïf mais niais, je trouve le qualificatif un poil péjoratif  pour un gars qui affronte ses peurs et va de l'avant.

Autrement, j'aurais bien aimé savoir ce que devient l'ouvrier qui abandonne le chantier et sa famille, et aussi le frère de Marco qui semble tourner vinaigre.

Et bien sûr, comme nous sommes les 21, vous savez qu'il s'agit d'une lecture dans le cadre du challenge des 12 d'Ys.


samedi 20 octobre 2012

Sanctuaire - Dorison & Bec

 Alors qu'il découvre un improbable sous-marin allemand au fond de l'océan, l' équipage du Nebraska va se trouver pris de folie meurtrière ou contractant des maladies d'une autre époque.
Alors qu'ils explorent le sous-marin allemand, le Nebraska est saboté par le mécanicien lui-même. Des étranges documents rapportés de l'autre navire les amènent à visiter une grotte des plus étranges où les peurs se matérialisent pour le plus grand frisson du lecteur.

Voilà une BD qui n'est pas à laisser entre les mains des claustrophobes, c'est sombre, noir et marron, froid, sanguinolent,  j'ai eu du mal avec le nombre de personnages, surtout quand ils sont en scaphandre mais voilà l'effet est plutôt réussi, j'ai suffoqué du début à la fin.


vendredi 19 octobre 2012

Les Immortels -Desberg & Reculé

                                    un bd d'un auteur qui est loin d'en être à son premier jet. Un scénario étonnant, une lutte entre le bien et le mal qui mène bien sûr à l'Apocalypse sauf que la guerre a lieu au Paradis et Enfer, qui sont en fait deux territoires du monde céleste. Mais qu'est ce qui a bien pu arriver aux Anges pour qu'ils laissent ainsi tomber l'humanité ? Entre la froide supériorité des ailés et la libidineuse laideur des démons quelle est la place des humains ?




L'ange Nahel, en tombant amoureux d'une humaine, Rio, va, bien malgré lui, relancer la guerre entre les démons et ceux de son espèce.

Mon avis : je ne sais si il est  possible de parler de pré-apo. Cette série pourrait aussi s'appeler, "Terre, Fast food des démons" ou encore "les anges s'en balancent". Evidemment il ne faut pas être rebuter par les affaires de religion.

vendredi 12 octobre 2012

Passé Parfait - Leonardo Padura

Je n'imaginais pas du tout tomber de nouveau sur un Policier en sélectionnant ce " Padura", dans la catégorie latino-américaine du challenge d'Ys. D'ailleurs, il me semble que je vais devoir me lancer dans le style car les personnages de flics me plaisent. Mais attention je n'apprécie pas les histoires glauques et c'est ainsi que j'ai déposé en rayon un titre suédois, Shane Steven, "Au delà du mal" ( catégorie pavé ) parce que bon franchement il y a des formes de violences, je ne peux pas les lire. Donc il me faut trouver un autre pavé.


Concernant le Padura, c'est vrai quoi de mieux qu'un polar pour s'immerger dans l'ambiance d'un pays, Cuba en l'occurence. Tout est visité à la Havane, en seulement 215 pages chez Métailié, le milieu scolaire et universitaire, le rhum, la musique - mais américaine- ( tiens et pas de Salsa non plus ), la police bien sûr, le monde du travail, un peu, les femmes, les copains beaucoup mais surtout la pauvreté, le rhum et la corruption. Hemingway aussi. Décidément je n’arrête pas de le croiser celui-là.

Côté style, c'est très sympa avec des effets curieux, sans crier gare, des changements rares, mais avec effet garanti, de point de vue. Aussi l'auteur a employé une drôle de façon de faire glisser les dialogues vers le style indirect en conservant le présent de l'indicatif. Au début j'ai crû à un soucis de traduction mais franchement je ne pense pas. Cette coquetterie donne une autre dimension aux interrogatoires et permet à la modeste lectrice que je suis de mieux percevoir la mélancolie du narrateur principal.

L'histoire : Un homme parfait, affairiste proche du gouvernement, disparaît le 1er janvier. Cet homme, Rafael Romin Rodriguez est aussi un ancien camarade  de Conde avant qu'il ne devienne flic. Même qu'il lui a volé son égérie parce que Condé n'a pas toujours eu des couilles.

Enfin pour conclure, je n'ai jamais lu d'aussi bonne description de la gueule de bois.

Et ceux qui le liront comprendront



vendredi 5 octobre 2012

16 Lunes - Margaret Stohl et Kami Garcia

Voici un relativement épais roman de Bit-Lit. Ou enfin quelque chose du genre car si les vampires ne sont pas vraiment présents, les héros principaux , eux, bien sûr, sont deux adolescents victimes de leur amour impossible, épris l'un de l'autre, oui je t'aime, non tu ne me comprends pas, je suis seul  au monde, personne ne m'aime, tu dois me quitter, je ne t'apporterai que du malheur, tu ne connais pas mon père, t'as pas vu ma mère.... Toujours dans le registre de la différence de classe, il est moldu mortel, elle est enchanteresse, elle ne trouve pas sa voie, elle finira à pôle emploi, il est seul, ses parents sont inexistants, il finira délinquants il ne s'aime pas, ni les autres d'ailleurs ( des boutons plein la figure ? ). Nan j'rigole, ou pas, mais c'est tout à fait ainsi qu'il est possible de prendre le pavé et donc de le fermer au bout de 150 pages. Mais il est aussi possible d'en avoir une autre lecture qui donne envie d'aller jusqu'au bout, plus une vision de conte moderne, dans lequel les fées ne seraient pas toujours bonnes.
Ethan, dont la mère vient de mourir et le père rongé par le chagrin, ( voilà pour la description du prince charmant ) rencontre Lena ( Raiponce)  qui vient vivre chez son oncle Macon Ravenwood ( l'ogre ). Lena, si elle est déjà spéciale,  est informé de sa condition d'enchanteresse, doit le jour de ses 16 ans, et selon une vieille malédiction, subir son sort (mais je ne vous dirais pas lequel ). Il y a bien sûr une marâtre, c'est obligé dans les contes de fées, des fées protectrices ( la gouvernante d' Ethan ), un gardien, des personnages humoristiques ( pas des elfes mais pas loin ) et d'autres plus ambigus et même une femme fatale.

Le roman se découpe en deux grandes parties, la rencontre de Lena et d'Ethan avec  la découverte de la malédiction, ses tenants et ses aboutissants, puis l'enjeu du 16 ième anniversaire et la délivrance. Si l'ensemble se déroule dans une bourgade, Gatlin, ambiance ville du Maine garantie avec même une Mme Oleson, le lycée Jackson est aussi le lieu de prédilection des aventures de nos protagonistes, avec toute la scénographie des établissements américains, casiers verticaux métalliques et fêtes de fin de trimestre, ou semestre. ( Avec à mon avis, quelques clins d'oeil à Stephen King - génuflexion ), avec un touche très sudiste de voudou, de climat humide et de marécage glauque et reptilien, Charmed en Caroline du Sud, pas en Californie.

Quoiqu'écrit par deux auteurs, la différence d'écriture est peu remarquable sauf peut être quelques répétitions sur certaines explications. Le style est très fluide,et bien sûr la psychologie d'Ethan et de Lena bien travaillée. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyé même si je sais qu'il ne me restera pas grand chose de ce titre dans quelques mois, j'ai passé un bon moment, et c'est déjà beaucoup demander à un bouquin.

Aussi il existe trois autres romans, 17-18 et 19 lunes, une version cinématographique, beautiful créatures.

Quelques passages choisis

Un jour, tu vas faire un trou dans le ciel, et l'univers tombera dedans. On sera bien avancés, après ça.

Mme Lincoln était une enragée qui se croyait chargée d'une mission sacrée et qui était dotée d'un solide réseau de relations - une combinaison dangereuse.

J'imagine que je suis snob, pérorait-il. Je méprise les viles. Je méprise les citadins. Ils ont l'esprit étroit et le derrière large. Autrement dit, leurs grosses fesses compensent leur misère intérieure.

Lecture avec Livraddict dans le cadre du Bookclub du mois de septembre.







vendredi 21 septembre 2012

Vous plaisantez, monsieur Tanner - Jean-Paul Dubois



Alors ce soir je vous présente ma lecture sélectionnée  à partir de la catégorie des auteurs francophones des 12 d'YS, et j'ai choisi un roman humouristique ( ou ironique voire cynique au choix ) de Jean-Paul Dubois, un toulousain dont en fait l'oeuvre majeure est "une vie française" qui a recu le prix Femina 2004.

Je vais, une fois n'est pas coutume, reprendre la quatrième de couverture :

Récit véridique d'un chantier, chronique d'un douloureux combat, galerie de portraits terriblement humains, le roman se lit comme une comédie. une comédie menée par un narrateur qui ressemble fort à son auteur.

Ce texte résume fort bien le livre sans rien en dévoiler, sauf que j'ai bien pouffer au fond de mon lit, lu d'une traite les 197 pages découpées en cours chapitre. C'est sur j'irai un de ces quatre découvrir "une vie française".

quelques bons morceaux :

Un vieux groom hydraulique referma la porte derrière moi. La maison, doucement, m'avalait.

je suis Pierre Coty. Sur les chantiers, on me nomme " le président". A cause de René Coty. 
J'aurais dû comprendre que cette entrée en matière annonçait des lendemains difficiles, du sang, des larmes, un ou  deux tremblements de terre, suivis d'un inévitable tsunami et d'une épidémie de typhus.






mercredi 12 septembre 2012

Le Retour du Professeur de Danse : Henning Mankell





Cette fois-ci les 12 d'Ys m'ont amené à lire un policier ( catégorie auteur scandinave ) . Je ne suis absolument pas fan du genre, ca m'agace, j'ai envie de sauter les pages pour connaître le coupable si je ne l'ai pas trouvé avant d'ailleurs, et j'ai horreur des fins scoubidous. Ce qui est un peu le cas dans ce roman mais au moins ce n'est pas invraisemblable, pas trop tiré par les cheveux sauf que j'ai dû passé 150 pages  à dire au narrateur, qui est le principal policier, "mais tu ne vois pas que c'est xxxx le coupable raaaaaaaaaaa". Et puis franchement la couverture gâche en partie en dévoilant le suspens. Mais il y a une enquête dans l'enquête, un petit imbroglio bien intéressant, ce qui fait le roman a deux voix, surtout le policier et un des assassins, et que tout se beau monde cherche un autre meurtrier. ( oui car  il y en a plusieurs, et plein de petits personnages désagréables ).

Par contre, j'ai adoré le narrateur. Enfin plutôt sa psychologie, celle d'un brave type qui vient d'apprendre qu'il est atteint d'un cancer  et qui avant le début de ses soins va se retrouver à aider ses collègues, d'abord réticents, à résoudre un crime  - odieux bien sûr -  commis sur un ancien de ses collègues, celui qui lui a tout appris du métier. Mille fois il souhaite laisser l'enquête à ses confrères, autant de fois il trouve le petit truc qui l'oblige à continuer. un jusque boutiste. Qui va beaucoup apprendre sur lui-même, ses difficultés, et sur sa famille et même son pays.

Et puis l'intrigue se déroule en Suède, c'est donc très dépaysant, même si j'ai eu l'impression de faire de la route entre des pinèdes sombres et glaciales. Les suèdois se tutoient-ils tous ? Une sacrée ambiance ! a lire avec un bon thé chaud.

Quelques bonnes phrases :

Elle alla chercher un miroir et le lui tendit en disant que, comme il pouvait le constater, un homme vivant était assis là, pas un mort.

Certains collectionnent des timbres, ou des étiquettes de boîtes d'allumettes. Je peux parfaitement imaginer que d'autres collectionnent de la même manière des idéaux périmés.

L'existence s'écroule et alors le bowling n'est pas à négliger. On y joue de préférence avec quelques amis. Les quilles sont au choix, ses ennemis, ses obsessions, ou les quelques problèmes non résolus qu'on se trimballe.

Le silence faisait des allers-retours dans le petit salon.




Seuil Policier
publié en 2000 en suède
traduit en 2006 en français
409 pages
 

Die Rückkehr des Tanzlehrers




vendredi 7 septembre 2012

Cours de Guitare Classique Delcamp



Un petit mot pour vous signaler que la saison 2012-2013 des cours de guitare classique gratuits ont débuté depuis le 04/09. Si il vous chante de m'y rejoindre, n'hésitez pas ; c'est  là : http://www.guitareclassiquedelcamp.com






Il est possible de suivre les cours de telle manière à obtenir un diplôme ou de façon plus libre.

Challenge Chefs-d'Oeuvre de la SFFF - Bulle de Livre

Bonjour,

Comme j'avais fini le challenge Anne MacCaffrey du Traqueur Stellaire dans les temps impartis , je me disais bien qu'il fallait que je m'en trouve un autre. Je suis toujours sur celui d'Ys, un challenge de lecture contemporaine, et d'ailleurs je ne vais pas manquer de publier ma prochaine chronique sur le sujet, mais il me faut un SFFF. Et j'ai mon bonheur. Un challenge sans limite de temps, avec peu de contraintes, tout ce qu'il faut à un môman de famille nombreuse  sur le point de retourner dans le cruel monde du travail.

Donc je me lance dans les Chefs d'Oeuvre de la de la SFFF dans la catégorie Tolkien de Bulle de Livre car le choix est vaste, j'en ai déjà lus plus d'un ( comme la saga des Dunes ) mais beaucoup sont aussi dans ma PàL ou comment taper sur tous les fronts l'air de rien.

Liste du challenge





vendredi 31 août 2012

La Rowane - Anne McCaffrey

Et bien vous avez cru que je n’arrivais pas au bout du challenge ? Bah voilà gniark gniark, j'y suis. Juste que j'ai dû m'absenter quelques jours sans la possibilité de poster, donc ce soir, ce sont deux chroniques pour le prix d'une.

Comme ma lecture de la saga des Doués a été aussi organisée qu'une certaine intégrale, je lis le troisième tome après avoir lu le 6 et 7et le 1, 2. Cela n'a pas beaucoup d'importance, les volumes étant indépendants les uns des autres avec des petits clins tout de même rappelant qu'ils appartiennent tous à la même saga.

Alors ce troisième livre de la saga nous place cette fois-ci dans l'espace, une space-opéra ( ou planet ? mais foi ... ) pas désagréable à lire puisque nous y partageons la vie de La Rowane que je connaissais déjà car elle est présente par la suite. D'ailleurs je me demandais pourquoi elle était appelée la Rowane ( c'est moche, non ?), et bien le pourquoi du comment est dans ce volume mais je ne vous dirais pas, non mais. Donc nous allons suivre la vie de cette petite fille orpheline qui deviendra une des plus puissantes Doués de sa période      ( avec Jeff Raven, futur Méta de la Terre ) et qui donneront naissance à tous plein de petits dont nous connaîtrons les péripéties dans les autres volumes. Du coup comme l'auteure s'est essentiellement concentrée sur le seul personnage de La Rowane, la psychologie de ce genre d'individu est bien décrite avec en prime un petit fond de prophétie, certains doués semblant aussi être capables de remonter d'outre-tombe. ( brrrr)
Si il y a des passages intéressants, j'ai quand même trouvé l'ensemble un peu gnan-gnan, un petit coté Candy et le prince charmant.
Le tout est relevé par l'apparition des coléoptères contre lesquels l'humanité luttera jusqu'au tome 7, au moins.






Mes lectures pour le challenge :

Saga le Vol de Pégase :

Le galop d' Essai
Le Bond Vers l'Infini
La Rowane
Damia
Les enfants de Damia
L'Orgueil des Lyon
La Tour et la Ruche





Le Bond Vers l'Infini - de Anne McCaffrey

Alors, ouf, ouf, ouf, plein de ouf, car il a fallu que j'entame ce quatrième tome(le second chronologiquement )  de la saga des Doués pour enfin tomber sur un très bon titre. J'en suis ravie car je m'étais avoué que je m'en arrêterais là si ce titre ne me convainquait pas.

L'histoire : Tirla est une enfant illégale des Linéaires qui a survécu en usurpant un temps l'identité de son frère disparu. Elle a la capacité de comprendre toutes les langues. Détectée au cours d'une émeute, elle participera au démantèlement d'un réseau de commerce d'enfants. Peter, est un Doué télékinésique paraplégique qui, lui,  participera activement à l’achèvement de la première plate-forme spatiale. Ils feront leur premier pas de Doués ensemble.

Donc, seuls deux personnages tiennent le haut du panier, deux adolescents, et en plus, Dorothea, la petite fille "du galop d' Essai"  maintenant  une grand-mère participe à leur épanouissment Leurs histoires s'enchevêtrent à travers une enquête policière bien menée sans être exceptionnelle. Les liens en filigrane m'ont toujours plus dans les romans. une petite référence à droite,  à gauche comme des clins d’œil au lecteur, un peu une voix " je voulais savoir si vous suiviez".
En plus, l'aspect de la terre, son économie sont doucement dévoilés. Il est possible de découvrir le monde des Linéaires, des indigents en fait, et les dômes des priviligiés sans parler des Doués qui vivent sur la propriété de Henner, dans la verdure devenue un luxe.

Anne McCaffrey nous entraîne donc dans un monde à bout de course, surpeuplé avec son économie parallèle, ses odieux trafics d'enfants mais où aussi  l'humanité tend les yeux vers les étoiles. Je crois que l'on peut parler d'une espèce d'anticipation sociale, pas des plus réjouissantes. Sinon il s'agit d'un roman de transition dans la saga, du passage de la Terre vers les étoiles, l'explication de la motivation de la diaspora de l'espèce humainedans l'univers.




dimanche 26 août 2012

Semoy 2012 - C'est fini




Voilà la dernière Convention de Science Fiction et de Fantasy françaises  a normalement fermée ses portes depuis quelques heures. 
J'ai pu assister aux conférences de vendredi soir sur l'exobiologie ( Marylène Bertrand CNRS Orléans )  et la découverte des exoplanètes ( Franck Selsis CNRS Bordeaux ).
J'ai été un peu surprise quant en  matière de biologie, l'avancée des connaissances sur  l'apparition de la vie semble être restée en statu quo depuis ces vingt dernières années. En effet les données présentées pendant la conf ne me semblent pas différentes de celles qui étaient enseignées dans les universités au début des années 90. Hormis peut être les questions se sont affinées puisque la cible porte maintenant de savoir si la vie est apparue à partir d'éléments moléculaires simples qui ont établi très rapidement des interactions entre eux ou à l'inverse  à partir d'éléments déjà complexifiés qui pour continuer à évoluer ont constitué des interactions complexes.

Enfin la théorie selon laquelle la complexité des organismes est liée  au temps - d'abord des archées puis des procaryotes puis des eucaryotes et des multicellulaires ( datées à 600 millions d'années pour les plus vieux )- est remise en cause par la découverte d'organismes pluricellulaires ( enfin des fossiles bien sûr )  au Gabon vieux de 2.1 milliards d'années ( oups ). Ici

Ensuite la deuxième partie était consacrée à la présentation des progrès des découvertes des planètes gravitant autour d'étoiles autres donc que notre Soleil - les Exoplanètes - et donc la recherche de celles qui présenteraient les mêmes caractéristiques que la nôtre. Là les avancées sont abondantes depuis les années 90, j'imagine que cette évolution des connaissances correspond à celles des progrès technologiques et donc des appareils de détection spectrophotomètres et autres télescopes Hubbles ( rien que ça ), à celles de nouvelles méthodologies de recherche telles que celles du transit planétaire ou des vitesses radiales. Alors n'étant pas de la partie, tout au moins mes connaissances se limitant à peu près à celles des romans de Hard SF, j'ai été ravie d'entendre que les différentes configurations décrites dans la litératures existent : système à trois soleils, deux soleils, tiens même celui-ci.




Et bien sûr maintenant un grand nombre d'exoplanètes ont été découvertes, tout d'abord des géantes très proches de leur soleil, les Jupiter chauds puis bien d'autres de dimensions plus comparables  à notre Terre.
 Il est remarquable, si j'ai bien suivi, que notre système est le seul ( pour le moment ) à présenter une organisation de planètes telluriques puis de géantes gazeuses.
Ensuite une myriade de découvertes, grâce entre au télescope Kepler,  ont suivi mais comment savoir si l'un de ces rochers contient de la vie ? Il s'agit ensuite de sélectionner des planètes recevant la même quantité de rayonnement de son étoile que notre planète et qui a pu rester dans une fenêtre compatible avec la vie assez longtemps pour que des organismes puissent s'y développer. Il est remarquable que Mars et Vénus n'ont jamais été dans ces conditions favorables contrairement à la Terre.
Enfin il faudrait pouvoir observer les signatures spécifiques à la vie car notre planète, vue de l'espace lointain, émet un rayonnement unique lié à son activité géologique et à la présence de vie intiment liée son atmosphère oxygéné.

En conclusion, il semblerait que la vie soit hautement probable si elle trouve des conditions favorables à son apparition qui sont elles hautement improbables.

Au final,  je suis revenue  à la convention dimanche, où j'ai pu assister à la conférence sur la littérature de jeunesse animée entre autre par Christian Grenier et Alain Grousset et rencontrer des auteurs, comme Geneviève Breuil, qui, comme elle l'écrit sur son blog, aime bien discuter avec de parfaits inconnus. Ensuite j'ai papoté avec Adeline Neetesonne que j'avais découvert sur Rêves et Cris de la chaîne Nolife. Hélas j'ai dû quitter la convention pour cause de bébé fiévreux, c'est bien dommage car j'aurais bien annoncé à Charlotte Bousquet que son livre Matricia est nominable ( tiens un mot abominable meuh non néologisme ) au prix Planète SF des blogueurs 2012. J'ai aussi manqué Laurent Whale qui était déjà reparti.
J'aurais bien demandé à Manchu de faire une planète Poum-Poum à mon petiot mais lui préférait prendre un biberon guérisseur.

Bien sûr j'ai fait quelques frais... dédicacés.

L'année prochaine, la convention aura lieu à Aubenas.

vendredi 24 août 2012

C'est en ce moment !



www.semoy2012.fr
 La 39ème Convention Nationale française de Science-Fiction et la 2ème Convention de Fantasy sont déclarées ouvertes.

Hommage particulier à Roland C Wagner qui nous a quitté le 05 août dernier.

Avec la disparition de Roland C.Wagner, la science-fiction française vient de perdre l’une de ses plus grandes plumes et l’un de ses plus grands hommes…
Le chagrin n’épargne pas les Orléonautes, qui se joignent à toutes les voix qui s’élèvent pour apporter leur soutien et leurs sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Ce que nous laisse Roland, ce n’est pas qu’une œuvre, mais aussi le souvenir d'un regard vif, d'un sourire contagieux,  d'un goût de la musique, de la provocation, de la liberté, de la vie… un état d’esprit.

La recette de la vente aux enchères du samedi soir sera entièrement reversée à la famille de Roland.

mardi 21 août 2012

Sur la plage de Chesil - Ian Mc Ewan

 Gallimard
149 pages, 2007
traduction de France Camus-Pichon


Généralement quand je choisis un livre à lire dans le cadre des Douze d' Ys, je prends un auteur qui n'a pas encore été lu. Néanmoins, là, ma bibliothèque ne me proposait que des titres de l'auteur sus-nommé. J'ai donc pris le moins épais, étant grave à la bourre. Et comme d'habitude avec Ys, je n'ai pas été déçu.

L'histoire : En 1962,  Edward Mayhew, historien,  fils d'instituteur et d'une mère artiste et Florence Ponting, violoniste, fille d'industriel et d'une mère intellectuelle s'aiment et se marient. Le roman débute le soir de la nuit de noces dans une vieille auberge.

Voici donc un titre éminemment psychologique causant de de la complexité de la relation parents-enfants dans le développement de l'affect et de la sexualité. Celle du jeune homme, brillant étudiant en histoire, est à la fois pressante, patiente et ignorante. celle de la jeune femme, plus chaste, distante, un peu vieille école. Même si il est question brièvement de préservatif, la pilule n'existe pas encore. Lui a fréquenté l'université de Londres, il aime le blues et les pubs, elle vit dans une école de musique. Tout semble les séparer. Leurs études, le milieu social dans lequel ils évoluent, et pourtant ce sera le coup de foudre à une réunion contre la bombe atomique. Nous sommes en 1962.

La narration emprunte le point de vue de chacun de personnages. Nous voyageons dans l'enfance et l'adolescence des protagonistes, comme autant de piste pour mener le lecteur au dénouement nous révélant un Edward pas si moderne et une Florence pas si conservatrice qu'elle voudrait nous faire croire. Et tout ça en seulement 148 pages.

mon avis : Le seul bémol est que j'ai du mal à croire qu'un tel mariage fut autorisé par les parents à cause de la différence de classe, car il y a clairement une mésalliance. Je ne crois guère aux contes de fées, si déjà il est difficile de parler de sexualité entre deux jeunes gens... Bon admettons, c'est peut être plus romantique comma ça, un petit côté Roméo et Juliette. Ensuite la faute incombe toujours aux mères et les pères sont si vertueux. un poil agaçant. Mais je ne vous en dirais pas plus, il faut le lire.

Citation :

Sans qu'il se l'avoue vraiment, la réserve de Florence s'accordait bien avec sa propre ignorance et son manque d'assurance ; une femme plus exigeante et sensuelle, plus "libérée", aurait pu le terrifier.






samedi 18 août 2012

Le Galop d'Essai - Anne Mac Caffrey


Il y a quelques années, j'ai eu la chance de tomber sur une intégrale de la saga des Doués. Tout du moins un coffret des quatre premiers livres puisque une suite de trois autres volumes existe.
D'après ce que je lis dans le bouquin, ce roman a été écrit en 1973 et le septième en 1999. Voici donc ma troisième contribution au challenge  Anne MacCaffrey du Traqueur Stellaire.

 L'histoire : suite  à un accident qu'il connaissait mais dont il avait oublié l'existence, le voyant Henry Darrow subit une opération du cerveau au cours de laquelle une nouvelle génération d'électro-
-encéphalogramme, habituellement réservée dans l'aéro-spatiale est utilisée. Cet appareil va mesurer une activité cérébrale particulière qui correspond au moment où le voyant a une vision. Les premiers pouvoirs psychiques sont démontrés. Henry Tuddow et son infirmière de femme, elle-même empathe, vont passer le reste de leur vie à découvrir des personnes capables de générer de tels particularités et leur trouver un gîte où tous pourront se regrouper.

Mon avis :  En fait l'histoire se déroule en deux parties dans un monde assez proche du notre : la première avec Henry Tuddow, la seconde avec Op Owen qui lui devra séduire les sénateurs pour pouvoir faire ratifier une loi qui permettra aux Doués de ne pas subir de  poursuites judiciaires dans le cadre de leurs activités. Le changement de personnage principal est assez curieux, enfin pourquoi pas. Après avoir lu la chaise métallique musicale, le trône de Fer, je ne suis pas plus à ce genre d'originalité près. Le lecteur découvre peu à peu les différents pouvoirs psychiques,  en particulier la précognition, la capacité à  retrouver des objets, la télépathie bien sûr, les empathes etc. L'essentiel du roman tournant  autour de la promulgation de cette loi et de la découverte de nouveaux doués qui se fait de deux façons : les naissances ( en particulier celle de Dorothea ) et les détections de personnes doués par tout un stratagème publicitaire et médiatique.

Je n'ai pas particulièrement été séduite par l’œuvre, un poil eugéniste, un poil pompeuse ( un problème de traduction peut être ? ), un poil cliché Beaucoup de personnages défilent sans que le lecteur puisse s'y attacher, Ce sont  d'ailleurs des défauts que j'avais trouvés sur les derniers volumes. J'ai eu souvent l'impression de voir une vieille série des années 60-70 avec des vieux raccords et des dialogues bidons. C'est dommage car l'idée n'est pas si mal, un bon filon mal exploité. D'autres ont fait mieux sur le thème.