Voici mon avant-avant dernière lecture pour
le challenge d'Ys. Vous avez deviné : pour le 12/12/12, il va falloir que je lise deux bouquins si je veux être dans les temps. Je réussis si ma bibliothécaire a pu me ramener le titre que je souhaite lire dans la catégorie "biographie". Quant à l'autre catégorie, le pavé, j' ai déjà bien engagé un titre. ( mystère, mystère ). Et je crois que je l'ai bien choisi, suis fière !.
Donc ce soir c'est lecture on ne peut plus américaine par un jeune auteur ( forcément plus que moi ), donc un sauvageon de 35 ans qui a l'audace d'écrire merveilleusement bien
pour un américain et surtout qui développent des particularités stylistiques en se servant du livre comme d'un objet à exploiter l'espace et agrémenter de photos contextuelles. L'effet est très réussi, on n'aime ou pas, et tout les cas il permet d'entrer dans l'intimité de l'esprit des gens comme si nous étions des espèces de télépathes qui s'insinueraient dans la tête des personnages tels des voyeurs de l'esprit.
J'avoue que l'exercice n'est pas précisément simple et qu'il a fallu que je m'accroche. je m'explique : Le récit est celui d'un
petit ( parce qu'à 9 ans , on est grand ) garçon très précoce qui a perdu son père dans les événements du 11 septembre 2001 que nous connaissons tous. Oskar cherche la serrure qu'ouvre une clé qu'il a découvert dans un vase que son père a ramené quelques jours avant sa disparition. A cette clé est associée le mot Black, et Oskar va essayer de rencontrer tous les porteurs de ce nom, à New-York City, pour connaître les derniers moments vécus par son père. La solitude de ce petit gars et le sentiment de perte qu'il nous transmet et extrêmement violent à la limite du supportable du début à la fin. Puis il y a le récit de la grand-mère, la mère du père disparu, et c'est bien ce récit là sur lequel j'ai buté, le passage des lieux "rien" et ceux "quelque chose", vers la page 150, est si particulier de non-dits, si saisissant avec toutes ses règles absurdes, comme si il était question de s'excuser de vivre encore, car un autre drame qui se dévoile au fur et à mesure du texte a frappé cette famille. D'ailleurs c'est après ce passage que j'ai lu Blast, pour faire un break, en quelque sorte je ne changeais pas vraiment de thème.
Le ton est donc sur deux registres, celui de l'enfant et de sa mère dont la relation est entamée par le lourd fardeau de la culpabilité que provoque la perte de l'être aimé, par la colère et l'incompréhension et bien sûr tard tard dans l'histoire l'acceptation et la réconciliation et d'autre part l'histoire de la grand-mère et du grand-père ( muet ! ) qui eux-mêmes ont fait l'expérience des bombardements alliés sur Dresde.
Je ne suis pas exactement sûre que l'auteur ait voulu faire un parallèle absolu entre le pilonnage de l' Allemagne à la fin de la guerre et le terrorisme mais évidemment la violence reste la violence et desfois des morts ou des vivants , il arrive de se demander lesquels sont les plus présents. L'auteur a commis là un travail difficile et d'une rare sensibilité.
quelques mots :
je me suis dit, que si tout le monde pouvait voir c que j'ai vu, nous n'aurions plus jamais de guerre.
Il avait des cellules, et maintenant, elles sont sur les toits, et dans le fleuve, et dans les poumons de millions de gens à New-York, qui le respirent à chaque fois qu'ils parlent !
Toi, en tout cas, tu en as fait un très bel article!
RépondreSupprimerAh bonjour Capucyne, je ne pensais pas que tu passais sur mon blog "littéraire". ca me fait bien plaisir. Tu bouquines un peu alors ?
SupprimerSalut la Mante, j'adore tes résumés et la façon que tu présentes les livres ça donne envie! Bonne soirée. Vieil-art
SupprimerBonjour Vieilart, alors toi aussi tu te prmènes par ici ! La lecture est un excellent moyen d'apréhender la nature .... humaine.
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